![Espionnage : "La NSA a sauvé des milliers de vies à travers l’Europe" Espionnage : "La NSA a sauvé des milliers de vies à travers l’Europe"](/data/posts/2022/07/18/1658166167_Espionnage-La-NSA-a-sauve-des-milliers-de-vies-a-travers-l-Europe.jpg)
Les parlementaires américains se succèdent dans les médias américains pour défendre les activités de la NSA, alors que selon de récentes révélations du quotidien "El Mundo", l'agence américaine a espionné 60 millions de communications en Espagne.
Une semaine après les révélations fracassantes du "Monde" sur les écoutes de la NSA (l'Agence nationale de sécurité américaine) en France, plusieurs parlementaires américains sont intervenus, dimanche 27 octobre, pour défendre les activités de la désormais très controversée agence de surveillance.
Interrogé dans la soirée sur la chaîne de télévision NBC, le représentant Peter King, qui préside la sous-commission de la Chambre sur le contre-terrorisme et le renseignement, a affirmé que les activités de la NSA avaient sauvé "des milliers de vies, pas seulement aux États-Unis, mais en France, en Allemagne et à travers l'Europe", avant d'ajouter que Washington n'espionnait "pas pour le plaisir". "C'est pour rassembler des informations précieuses qui nous aident, non seulement nous, mais aussi les Européens", a expliqué le républicain, pour qui Obama devrait "cesser de s'excuser".
Peter King a également accusé Paris de faire de même : "Quant aux Français, ils feraient mieux de se taire. Ils mènent des opérations (d'espionnage, NDLR) contre les États-Unis, son gouvernement et son industrie", a-t-il lancé.
"Si les Français savaient de quoi il s'agissait, ils applaudiraient"
Un autre élu américain est également monté au créneau sur CNN. Le président de la commission du renseignement de la Chambre, Mike Rogers, a affirmé que les révélations du "Monde" selon qui la NSA aurait surveillé, en un seul mois, 70 millions de conversations en France sont "100 % fausses". "Si les Français savaient exactement de quoi il s'agissait, ils applaudiraient et déboucheraient le Champagne. C'est une bonne chose, ça protège les Français", a-t-il argumenté.
Interrogé sur la nécessité d'espionner des pays alliés, Mike Rogers a invoqué la situation en Europe "dans les années 1930, avec la montée du fascisme et du communisme". "Nous n'avons rien vu venir, cela a résulté dans la mort de dizaines de millions de personnes", a-t-il plaidé, expliquant que les États-Unis avaient alors décidé de ne pas écouter les pays amis.
Si les élus américains cherchent à relativiser l'ampleur des programmes de surveillance de la NSA -visant aussi bien des citoyens américains que des chefs d'État étrangers-, plusieurs milliers d'Américains n'ont pas hésité à manifester leur colère samedi devant le Capitole à Washington. Ils ont réclamé une nouvelle loi réformant les programmes de la NSA jugés attentatoires à la vie privée.
Soixante millions d'appels écoutés en Espagne en un mois
Par ailleurs, l'affaire d'espionnage de la NSA s'étend désormais à l'Espagne. Selon l'édition de lundi du quotidien espagnol "El Mundo", l'agence a aussi espionné plus de 60 millions d'appels téléphoniques dans la péninsule Ibérique, entre décembre 2012 et janvier 2013.
Selon un document présenté comme émanant de l'ex-analyste de la NSA Edward Snowden et publié par "El Mundo", cette agence "a espionné 60 506 610 appels téléphoniques" en Espagne entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013. Le journal précise que la NSA "n'a pas enregistré le contenu des appels, mais le numéro de série des téléphones, le lieu où ils se trouvaient, le numéro de téléphone des cartes SIM utilisées et la durée de l'appel". L'ambassadeur des États-Unis, James Costos, va être invité à s'expliquer sur les écoutes présumées de responsables espagnols révélées depuis vendredi dans la presse.
Découvrant avec déception le nouveau visage de son "ami américain", Berlin a décidé, pour sa part, d'envoyer cette semaine une délégation de responsables du renseignement aux États-Unis afin d'obtenir des explications concernant les allégations d'une mise sur écoute de la chancelière allemande. Dans le même temps, les leaders européens ont exigé de Washington un nouvel accord sur la collecte de renseignements permettant de préserver leur alliance tout en poursuivant la lutte contre le terrorisme.