
L'armée nigériane affirme avoir tué 74 membres du groupe radical Boko Haram, lors d'une offensive aérienne et terrestre, menée le 24 octobre dans le fief historique de l'organisation islamique, au nord-est du pays.
L'armée nigériane a affirmé, vendredi 25 octobre, avoir tué 74 membres présumés du groupe islamiste Boko Haram lors d’une offensive aérienne et terrestre menée la veille contre deux camps de l'État de Borno, bastion historique de l’organisation islamiste dans le nord-est du Nigeria.
"Des opérations, combinant des combats au sol et des attaques aériennes, ont mené à la destruction de camps terroristes identifiés, tuant 74 militants présumés", a déclaré Mohammed Dole, porte-parole de l'armée dans cette zone, précisant que l'opération s'est déroulée jeudi 24 octobre.
Cette opération fait suite à une précédente attaque militaire, le 21 octobre, qui avait déjà fait 37 morts parmi les islamistes, toujours dans l'Etat de Borno, selon l'armée. Le réseau téléphonique étant suspendu dans cet état depuis plusieurs mois. Il reste difficile de vérifier ces informations de l'armée auprès de sources indépendantes.
Une offensive d’envergure contre les islamistes
L’État du Borno, où Boko Haram a été fondé il y a une dizaine d'années, est au cœur d’une offensive militaire d’envergure, lancée en mai, pour tenter de mettre fin à l'insurrection islamiste. Cette dernière a fait des milliers de morts ces quatre dernières années : 3600 exactement depuis 2009, selon Human Rights Watch. Le mois dernier, le président Goodluck Jonathan demandait à l’armée de redoubler d’efforts.
En effet, bien que présentée comme un succès par Abuja, l’offensive militaire ne parvient pas à endiguer les attaques de Boko Haram, qui se sont même intensifiées dernièrement. Le 20 octobre, 19 automobilistes étaient encore tués par des assaillants, armés de Kalachnikovs, près de la frontière camerounaise.
Boko Haram - dont le nom signifie "l'éducation occidentale est un péché", en langue haoussa - est responsable de nombreuses attaques visant des écoles, des universités et des collèges, principalement dans le Nord-Est. Le groupe extrémiste revendique la création d'un État islamique dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, au contraire du sud, à majorité chrétienne.
Depuis le lancement de l'opération militaire contre Boko Haram, des centaines de personnes seraient mortes en détention dans les geôles de l'armée, asphyxiées, affamées et assassinées, selon Amnesty International.