
Les combats ont repris vendredi entre l'armée congolaise et les rebelles du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo. Ces affrontements sont les premiers depuis la suspension des pourparlers de paix entre les deux camps.
Alors que les pourparlers de paix ont été suspendus en début de semaine entre Kinshasa et les rebelles du M23, les combats ont repris vendredi 25 octobre entre les deux camps dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), à Kamahoro, à environ 25 kilomètres au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu frontalière du Rwanda.
Les deux camps s'accusent mutuellement d’avoir lancé l’offensive. "Ils nous ont attaqué", a déclaré le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l'armée au Nord-Kivu. Une version contredite par les rebelles. "Les FARDC (Forces armées de la RDC) ont attaqué nos positions à 04h45 dans la zone de Kanyamahoro-Kibumba", a affirmé de son côté le porte-parole militaire des rebelles, Vianney Kazarama. Selon cet ancien lieutenant-colonel des FARDC, l'armée a attaqué "avec des armes lourdes". "Nous sommes en train de riposter (...) Nous attendons ce que va décider le haut-commandement militaire (du M23), étant donné que nous sommes en pourparlers de paix à Kampala", a-t-il ajouté.
Pourparlers de paix au point mort
Selon une source de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco), ce serait bien le M23 qui a lancé en premier les hostilités contre les FARDC. Un défenseur des droits de l'Homme à Kibumba, localité où se sont retranchés les combattants du M23 après l'offensive du mois d'août, a affirmé que les rebelles étaient "nombreux sur la colline de Hehu", à proximité des combats, et que des habitants fuyaient les affrontements en se dirigeant vers le Rwanda.
Le Mouvement du 23-Mars (M23) contrôle une zone de quelque 700 kilomètres carrés limitrophe du Rwanda et de l'Ouganda, dans l'est de la RDC. Le mouvement demande la pleine application de l'accord ayant régi leur incorporation en 2009 dans l’armée régulière. C’est sur ce point précis que les discussions entre les deux parties ont achoppé la semaine dernière. La pomme de discorde repose sur le fait que Kinshasa refuse d’accorder l’amnistie à quelque 80 rebelles et s’oppose à ce qu'ils puissent faire de nouveau partie des Forces armées de la RDC.
L'ONU et Kinshasa accusent régulièrement le Rwanda et l'Ouganda de soutenir les rebelles, ce que ces deux voisins de la RDC démentent.
Avec dépêches