Une opération de "grande ampleur" -associant la France, les forces armées maliennes et la Force de l'ONU (Minusma)- est en cours au Mali contre les djihadistes, a indiqué jeudi l'état-major des armées françaises.
Une opération de "grande ampleur" est en cours actuellement au Mali, au nord et au sud de la boucle du Niger. Associant la France, les forces armées maliennes et la Minusma - force de l'ONU au Mali-, elle vise à "éviter (une) résurgence" de "mouvements terroristes", a indiqué jeudi 24 octobre à la presse le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'état-major des armées françaises.
Plusieurs centaines de soldats français sont engagés dans cette opération, de l'ordre d'un "bataillon", a expliqué le colonel Jaron, sans préciser toutefois le nombre total de militaires impliqués.
Selon Serge Daniel, envoyé spécial de FRANCE 24 et RFI à Gao, dans le nord du Mali, le convoi de l'armée française comprenait "des véhicules lourds, des blindés, des engins de terrassement ainsi que des avions militaires pour faire face aux djihadistes", qui ont multiplié les attaques ces dernières semaines.
Les attaques djihadistes se multiplient dans le nord du pays
Baptisée "Hydre", cette opération fait partie de celles "qui sont régulièrement menées [...] pour participer à la stabilité du pays", a ajouté le colonel Jaron, assurant qu'il ne s'agissait pas d'une réponse aux attaques menées récemment par des éléments djihadistes.
Son objectif ? "Empêcher les islamistes de reconstituer des bases militaires et détruire les cacges d'armes qui ont été localisées avant le début de l'opération", estime Serge Daniel.
Des islamistes armés ont attaqué mercredi des positions de l'armée tchadienne à Tessalit, dans l'extrême nord-est du Mali, faisant au moins trois morts et plusieurs blessés. Malgré la présence de milliers de soldats français et africains depuis janvier dans le nord du Mali pour les traquer, c'est la troisième attaque meurtrière menée depuis fin septembre par des djihadistes dans cette vaste région qu'ils ont occupée pendant neuf mois en 2012.
Les assaillants à Tessalit voulaient "frapper les esprits" et non pas "conquérir la ville", a ponctué le colonel Jaron, en saluant la réactivité du bataillon tchadien. L’attaque de mercredi faisait selon lui partie de ces "opérations très concentrées géographiquement, qui ne s'inscrivent pas dans la durée et qui reposent sur un mode d'action de terroristes", a-t-il analysé.
Le spectre des législatives
L’approche des élections législatives, dont le premier tour est prévu le 24 novembre, peut expliquer ce regain de violences. Selon le colonel Jaron, il n’est pas surprenant de "voir ponctuellement de tels groupuscules se mettre en œuvre (…). La totalité des groupes terroristes présents (...) au Mali n'ont pas été éliminés. Et par moments, ils peuvent ressurgir alors que nous allons vers les élections législatives", a-t-il poursuivi.
L’attaque de Tessalit pose donc d'urgence la question du renforcement de la mission de l'ONU au Mali : avec 6 000 hommes actuellement, la Minusma doit passer à plus de 12 000 d'ici la fin de l'année, alors que la France a prévu de réduire le nombre de ses soldats de 3 000 à un millier fin janvier 2014.