
Les Amis de la Syrie se réunissent à Londres afin de convaincre les opposants en exil de la Coalition nationale syrienne (CNS) de participer à la Conférence de Genève II.
C'est une réunion cruciale. Les Amis de la Syrie se réunissent mardi 22 octobre à Londres pour tenter de convaincre l'opposition syrienne que la future conférence internationale de Genève sur la transition politique en Syrie, prévue le 23 novembre, est la seule issue possible pour parvenir à la paix. Les "Onze de Londres" - Allemagne, Arabie saoudite, Egypte, Emirats arabes unis, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Jordanie, Qatar et Turquie doivent notamment insister pour que l'opposition se présente "unie et forte".
Les opposants en exil de la Coalition nationale syrienne (CNS), principaux interlocuteurs des "Amis de la Syrie" seront représentés par le président Ahmad Jarba, élu en juillet, accompagné notamment de Mostafa Sabbah, son adversaire malheureux à cette élection, précise-t-on de source diplomatique occidentale. La délégation devrait représenter un large spectre de la Coalition, "au-delà du leadership actuel".
La solution politique pour sortir de la crise
Après avoir renoncé à des frappes militaires contre le régime de Bachar al-Assad et voté une résolution à l'ONU fin septembre prévoyant la suppression des armes chimiques de la Syrie, proposée par Moscou, les pays occidentaux et arabes préconisent désormais "la solution politique" comme seule possibilité de sortie de crise. C'est le but de Genève-2.
Initialement prévue pour juin, elle a été reportée en raison de divergences sur le sort du président Assad et sur la participation de l'Iran. Elle devrait réunir des responsables du régime et de l'opposition afin de former un gouvernement provisoire, doté des pleins pouvoirs exécutifs et de défense, et mettre fin à un conflit ayant fait plus de 115 000 morts en deux ans et demi.
Du côté britannique, on souhaite ne pas laisser le régime de Bachar al-Assad apparaître comme étant la seule option possible face aux groupes djihadistes qui combattent sur le terrain et dont certains sont liés à Al-Qaïda. La Coalition a passé trop de temps en débats internes, déplorent ces responsables qui notent que, sous l'autorité de M. Jarba, des progrès ont été accomplis.
"Nous espérons que l'opposition ira unie à cette conférence. Il est important qu'elle soit unie et forte pour peser sur son issue", a rappelé vendredi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Romain Nadal, souhaitant que la Coalition y "joue un rôle majeur". "Pour nous, c'est l'interlocuteur politique légitime. Nous travaillons avec elle pour la préparer", a-t-il dit.
La Coalition nationale syrienne pose ses conditions
Pour s’asseoir à la table des négociations en Suisse, la Coalition nationale syrienne a rappelé que la condition expresse était que "Bachar al Assad et sa clique au pouvoir ne participent plus à la vie politique en Syrie dans la période de transition et à l'avenir".
Une condition à laquelle Bachar al-Assad a d’ores et déjà opposé une fin de non-recevoir. Dans une interview accordée lundi 21 octobre à la chaîne de télévision Al Mayadine, le président syrien a affirmé de son côté qu'il ne voyait pour sa part "aucun obstacle" à ce qu'il brigue un nouveau mandat lors de l'élection présidentielle toujours officiellement prévue en Syrie en 2014.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé qu'il sera difficile de faire transiger Bachar al-Assad, conforté par ses récents succès militaires et par les divisions de plus en plus ouvertes au sein de l'opposition. En outre, sur le terrain, la Coalition nationale syrienne apparaît décrédibilisée à la suite de la défection ces derniers jours de 70 groupes rebelles du sud de la Syrie.
Avec dépêches