
Des hommes des forces armées angolaises ont fait incursion dans le sud-ouest du Congo-Brazzaville, où ils ont enlevé des militaires congolais. À l'origine de l'incident : l'enclave de Cabinda, en Angola, où sévit un mouvement séparatiste.
Des éléments des forces armées angolaises ont fait une incursion dans le sud-ouest du Congo-Brazzaville, où ils auraient pris en otage des militaires congolais, a appris l’AFP, jeudi 17 octobre, auprès de sources concordantes.
Les militaires venus de Luanda, la capitale de l'Angola, sont entrés dans la zone de Kimongo, un chef-lieu de district dans la région du Niari (Sud-Ouest), et pénétré dans cinq localités dont le poste-frontière, selon les témoignages d'un habitant de la zone et d'un journaliste.
"Ils sont là depuis dimanche et disent qu'ils sont venus occuper une zone qui leur appartient. On peut considérer que c'est un problème de méconnaissance de frontières", a déclaré à l'AFP Christian Samuel Sansa, officier de gendarmerie basé à Dolisie, la deuxième région militaire du Congo-Brazzaville. Des hommes d'un détachement des Forces armées congolaises (FAC) dépêchés à Kimongo auraient également été pris en otage et conduits du côté angolais.
Otages
"Nos militaires ont été pris en otage. Jusqu'à ce matin [jeudi], les choses n'ont pas bougé ; donc ils sont toujours aux mains de l'armée angolaise", a indiqué à l'AFP Hermann Bouess, un journaliste local. "Parmi les militaires arrêtés, il y a un colonel et un capitaine", a-t-il ajouté, précisant que les "militaires angolais poursuivent des membres du Front de libération de l'enclave du Cabinda (Flec) sur le territoire congolais qui leur sert de base arrière".
L'information a été confirmée par le colonel Sansa, qui ignorait cependant le nombre exact de militaires arrêtés. "Les consuls de l'Angola à Dolisie et du Congo en Angola sont en discussion avec les autorités respectives des deux pays pour débloquer cette situation", a indiqué l'officier. Une source à l'état-major des FAC n'a pas souhaité commenter les faits.
Riche en pétrole, l'enclave du Cabinda, coincée entre le Congo-Brazzaville et la République démocratique du Congo (RDC), appartient à l'Angola. Les Flec revendiquent depuis longtemps son indépendance. Le Congo, l'Angola et la RDC ont conclu au début des années 2000 un pacte de non agression. En 1997, les troupes angolaises ont aidé le président congolais, Denis Sassou Nguesso, à reconquérir le pouvoir au terme d'une guerre civile.
Avec dépêches