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États-Unis : le Congrès évite le défaut de paiement de justesse

Les deux chambres du Congrès américain ont finalement voté un compromis permettant de relever le plafond de la dette et de mettre fin à la paralysie budgétaire. Un répit de courte durée puisque le texte sera périmé dès le 15 janvier.

Il ne leur restait que plus que 100 minutes. Après 16 jours de crise politique, républicains et démocrates ont voté in extremis, mercredi 16 octobre, un relèvement du plafond de la dette américaine afin d’éviter aux États-Unis d’entrer en défaut de paiement. Le président américain, Barack Obama, a promulgué le texte dans la foulée. L’État fédéral, qui fonctionnait au ralenti depuis le 1er octobre, peut également reprendre l’ensemble de ses activités.

Le shutdown aura coûté cher

Dans ce contexte, la Réserve fédérale (Fed) a annoncé, mercredi, que l'économie américaine avait poursuivi son expansion de façon "modeste à modérée" pendant le mois de septembre et au début octobre.

Reste que la paralysie des administrations fédérales aura eu un impact notable sur l'économie du pays. Selon l'agence Standard and Poor's, le shutdown coûtera 0,6 point de pourcentage à la croissance économique américaine au quatrième trimestre, l'équivalent de 24 milliards de dollars de richesse produite en moins.

Le Sénat américain dominé par les démocrates suivi par la Chambre des représentants contrôlée par les républicains ont adopté successivement dans la soirée, et à de larges majorités, un texte de compromis dévoilé quelques heures plus tôt, après d'intenses tractations et des semaines de péripéties parlementaires. Ce texte doit être promulgué par Barack Obama dans la foulée.

Sursis jusqu’à janvier

Selon les termes du compromis, le Trésor est autorisé à emprunter jusqu'au 7 février, et l'État fédéral est financé jusqu'au 15 janvier. Dans quelques semaines, donc, le débat reprendra de plus belle. Une commission bicamérale doit être convoquée afin d’élaborer, d'ici le 13 décembre, les contours d'un budget pour le reste de l'année 2014.

En attendant, l'ensemble des fonctionnaires fédéraux mis au chômage technique depuis 16 jours en raison de l'impasse budgétaire ont été rappelés au travail dès jeudi matin. Ils seront tous payés rétroactivement.

Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a souligné mercredi le caractère éphémère de l'accord, et déclaré dans un communiqué qu'il était "essentiel de réduire l'incertitude entourant la conduite de la politique budgétaire en relevant le plafond de la dette d'une manière plus durable".

Regagner la "confiance" des Américains

Conscient que la victoire n’est que temporaire, Barack Obama a répété, lors d’un discours depuis la Maison Blanche, qu'il était "prêt à travailler avec tout le monde [...] sur n'importe quelle idée qui fera croître l'économie, créera des emplois, renforcera la classe moyenne et remettra en ordre le budget à long terme".

Le président américain a également affirmé que les élus auraient à regagner la "confiance" des Américains après ces deux semaines d'affrontements politiques, et dit souhaiter cesser de gouverner "de crise en crise".

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Aveu d’échec des républicains

Le dénouement de cette crise, la plus grave depuis le début du second mandat de Barack Obama, marque un revers cinglant pour le camp républicain et son chef de file à la Chambre, John Boehner. Pendant des semaines, ce dernier n’a cessé d’exiger des concessions de l'exécutif, en particulier sur les dépenses sociales, avant tout vote budgétaire. Il a finalement concédé sa défaite mercredi à l’issue du vote. "Nous nous sommes battus pour la bonne cause, mais nous n'avons pas gagné", a-t-il déclaré à l'antenne de la radio WLW depuis son fief de l'Ohio (Nord).

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John Boehner désormais surnommé "John looser"

Malgré cet aveu d’échec, John Boehner a promis de continuer à lutter contre "la catastrophe que représente la loi sur la réforme de la santé" promulguée par Barack Obama en 2010 et dont un volet central a commencé à s'appliquer au début d’octobre.

La bataille laissera des traces au sein du parti républicain, dont la cote de popularité a atteint un niveau historiquement bas cet automne. "J'ai dit depuis le départ que je savais comment ça se terminerait", déclarait consterné, mercredi, le sénateur républicain John McCain, très critique de la stratégie d'intransigeance adoptée par ses collègues de la Chambre.

La mouvance ultra-conservatrice du Tea Party, dont les élus sont accusés d'avoir provoqué l'impasse, n'a jamais été aussi impopulaire. Selon une enquête de l'institut Pew publiée mercredi, 49 % des Américains ont une opinion défavorable du Tea Party, contre 43 % en août 2011, lors du précédent affrontement sur la dette.

Avec dépêches