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JO de Sotchi : des athlètes s'élèvent contre les lois discriminatoires en Russie

À quatre mois du début des JO de Sotchi, quinze athlètes olympiques lancent une campagne pour dénoncer la loi russe interdisant "la propagande homosexuelle". Ces sportifs rappellent que la charte olympique s'oppose à "toute forme de discrimination".

Quinze athlètes olympiques nord-américains se sont regroupés pour dénoncer la récente loi russe interdisant "la propagande auprès des mineurs des relations sexuelles non traditionnelles". À l’approche des Jeux olympiques organisés à Sotchi, ces sportifs, dont le basketteur Steve Nash, le tennisman Andy Roddick ou encore la footballeuse Megan Rapinoe, s’adressent dans une lettre au nouveau président du Comité international olympique Thomas Bach pour lui demander que le CIO se positionne clairement sur cette question.

"Depuis quand une loi discriminante et basée sur l’orientation sexuelle respecte la charte olympique ? Comme le stipule en effet le sixième principe de cette charte : 'Toute forme de discrimination à l'égard d'un pays ou d'une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autre est incompatible avec l'appartenance au mouvement olympique'", stipule ce document disponible sur le site Internet de l’ONG Athlete Ally.

"La loi contre la propagande homosexuelle en Russie viole clairement la charte olympique et la communauté d’athlètes doit se rassembler pour faire respecter ces principes", affirme également cette lettre accompagnée d'une pétition.

Ne plus rester immobile

Jusqu’à présent, le CIO ne s’est pas élevé contre cette loi russe. Dans un courrier adressé au mouvement international anti-homophobie All Out, qui a lancé depuis plusieurs mois une pétition pour demander l’abrogation de la loi russe, Thomas Bach s’est seulement voulu rassurant. Le président du CIO affirme avoir eu l’assurance des autorités russes que la loi anti-gay n’affecterait ni les invités ni les participants au JO de Sotchi. Le président du CIO a par ailleurs rappelé que son organisation n’avait pas vocation à "s’immiscer dans les affaires internes d’un pays souverain".

Ces propos sont jugés aujourd’hui insuffisants par les sportifs d’Athlete Ally. Pour Cameron Myler, championne de luge et porte-drapeau des États-Unis aux JO de Lillehammer en 1994, le CIO doit faire plus : "Rester immobile alors que les valeurs du mouvement olympique sont en question, c’est inenvisageable pour moi et pour beaucoup d’autres". Ces quinze athlètes, dont le skieur canadien Mike Janyk qui participera aux Jeux de Sotchi, ont prévu de relayer leur message sur les réseaux sociaux jusqu’au début de l’Olympiade.