Le gouverneur de la province afghane du Logar, voisine de Kaboul, a été tué mardi dans une mosquée, après la prière marquant le début de l'Aïd. L'explosion a été provoquée par une bombe cachée dans un microphone, selonles autorités locales.
Le gouverneur de la province afghane du Logar, Arsala Jamal, a été tué mardi matin, alors qu’il prononçait une allocution après la prière de l'Aïd al-Adha, fête musulmane du sacrifice. La bombe était "cachée dans un microphone", a déclaré Din Mohammad Darwish, le porte-parole du gouverneur de cette province voisine de Kaboul. "Le gouverneur voulait prendre la parole afin de féliciter la population à l'occasion de l'Aïd".
"Au moins 18 personnes ont aussi été blessées, incluant des civils et des employés du gouvernement", a-t-il ajouté, révisant à la hausse un premier bilan faisant état de huit blessés. Le chef des enquêtes criminelles de la province du Logar, Mohammad Jan Abid, a confirmé l'attaque contre Arsala Jamal, qui, comme les 33 autres gouverneurs de province du pays, est nommé directement par le président Hamid Karzaï.
Cette attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais elle pourrait porter la marque des insurgés Taliban, qui multiplient depuis une décennie les attentats contre le pouvoir afghan, les forces de l'ordre et leurs alliés de l'Otan. Au cours des dernières années, la sécurité s'est détériorée dans le Logar, les insurgés parvenant à s'implanter dans certains districts de la province, malgré la présence des forces de sécurité afghanes, des soldats américains et de milices locales anti-Taliban.
Le mollah Omar prévient que le djihad armé va "s’accélérer"
Les Taliban concentraient leurs attentats dans le sud-ouest du pays, mais ont depuis quelques années progressé vers le nord et la capitale. Cela fait craindre un retour à la guerre civile dans le pays après le départ des 87 000 soldats de l'Otan, prévu à la fin 2014. Les États-Unis négocient actuellement avec Kaboul le maintien d'une force résiduelle américaine dans le pays, après cette échéance, mais aucun accord n'a encore été signé entre les deux pays. Les autorités afghanes tentent aussi de mettre sur les rails un dialogue avec les insurgés, afin de stabiliser le pays après 2014.
Ces nouvelles violences interviennent de surcroît à l'approche de la présidentielle d'avril, qui doit marquer le départ à la tête de l'État d'Hamid Karzaï, qui ne peut pas briguer un troisième mandat selon la Constitution. Ce sera donc la première transition démocratique pour ce pays en guerre.
Or le chef des Taliban afghans, le mollah Omar, a réitéré dimanche son boycott du scrutin, et son opposition à toute présence militaire américaine, même réduite, après 2014. "La cadence du djihad armé s'accélérera", a-t-il prévenu dans son message pour l'Aïd al-Adha, une des principales commémorations du calendrier musulman.
Avec dépêches