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Primaires PS : les socialistes se cherchent un chef à Marseille

Cinq primaires socialistes sont organisées ce dimanche en France en vue des municipales de mars 2014. Tous les yeux sont rivés sur Marseille, où six candidats s'affrontent dont la ministre Marie-Arlette Carlotti et la sénatrice Samia Ghali.

Le Parti socialiste organise dimanche 13 octobre le premier tour de cinq primaires en vue des municiaples de mars 2014. À Marseille, qui cristallise l'attention avec ses problèmes de délinquance, six candidats sont en course pour obtenir l'investiture du PS .

Sur les tables, six bulletins pour six ténors locaux : la ministre déléguée aux Handicapés Marie-Arlette Carlotti, les députés Patrick Mennucci et Henri Jibrayel, la sénatrice Samia Ghali, le président de la communauté urbaine Eugène Caselli, et le conseiller général Christophe Masse.

Le vainqueur affrontera le probable candidat (UMP) à sa succession, Jean-Claude Gaudin.

Une inconnue : la participation

Comme pour les quatre autres villes (Aix-en-Provence, Béziers, Boulogne-Billancourt et au Havre), la primaire citoyenne de Marseille est une grande première dans une ville où les militants avaient pris l'habitude de désigner leur porte-étendard à travers des dispositifs souvent opaques.

Dans cette fédération, le scrutin a démarré dimanche sous haute surveillance, avec une grande inconnue : la participation. La seule référence reste la primaire socialiste organisée pour l'élection présidentielle de 2012, qui a fait se déplacer 27 000 personnes sur les 470 000 inscrites sur les listes électorales marseillaises.

Dans l'entourage des candidats, on estime que le vote de 15 000 sympathisants serait significatif et que celui de 20 000 serait un "vrai succès".

Pour attirer les Marseillais aux urnes, les candidats ont occupé le terrain jusqu'au bout, au terme d'une campagne plutôt consensuelle, avec peu de différences de programme. La favorite, Marie-Arlette Carlotti, a fait une "nuit blanche", de la caserne des marins-pompiers aux urgences de l'hôpital, Patrick Mennucci a tenu un meeting, sonnant la mobilisation contre le FN après le choc de la cantonale de Brignoles (Var), Samia Ghali a enchaîné les visites de quartiers.

L'organisation du scrutin, placée sous l'égide d'une Haute autorité des primaires (HAP), s'est voulue exemplaire, garante de "la transparence" et de "l'égalité de  traitement". Dans les dernières heures, l'ambiance s'est toutefois faite fébrile dans une fédération longtemps déchirée par des affaires et des rivalités internes. Face à des craintes de bourrage d'urnes, l'autorité a mis en garde contre l'utilisation massive de bulletins téléchargeables et toute "pression susceptible d'altérer la sincérité du scrutin et donc d'entraîner son annulation".

L'influence de Guérini

Marie-Arlette Carlotti, qui a voté très tôt, expliquait dimanche matin avoir "hâte que la première phase s'arrête" et que le candidat soit désigné. Elle avait samedi appelé à une forte mobilisation pour "mettre en échec les systèmes clientélistes et conservatistes" qui tenteraient d'"influencer le résultat de l'élection".

Dans la ligne de mire, encore et toujours, le président du conseil général Jean-Noël Guérini. Dernier socialiste à avoir affronté le sénateur-maire UMP Jean-Claude Gaudin en 2008, il a vu ses espoirs de briguer la mairie s'envoler avec sa série de mises en examen.

Absent de la campagne, l'ancien homme fort du PS local n'a pourtant cessé d'occuper les débats, invoqué comme un repoussoir par ses anciens amis qui n'ont eu de cesse d'afficher leur volonté de rompre avec le "clientélisme". Vendredi, il s'est invité dans la campagne en convoquant une conférence de presse. "Je n'irai pas voter" et "n'ai jamais passé de consigne de vote", a-t-il assuré.

"Il a l'importance qu'on veut bien lui donner. Son influence existe, mais pas de là à affecter le scrutin si on a suffisamment de votants", a estimé Christophe Borgel, secrétaire national chargé des élections, joint par l'AFP.

Reste que la bataille s'annonce serrée face à M. Gaudin, qui vise un quatrième mandat, et le FN en embuscade.

Avec dépêches