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Fausse alerte à la séquestration de patrons

Une fausse alerte à la séquestration de patrons a eu lieu, jeudi, dans une concession Fiat de Bruxelles. Trois responsables se seraient enfermés dans un bureau pour éviter de négocier avec des employés leurs conditions de licenciements.

AFP - Fausse alerte à la séquestration de dirigeants jeudi à Bruxelles : des responsables de Fiat se sont retrouvés enfermés quelques heures dans un bureau, pressés par leurs employés de négocier les conditions de leurs licenciements, avant de pouvoir finalement repartir sans problème.

L'un des dirigeants de Fiat, Giuseppe Farrinazzi, était venu spécialement jeudi de Turin pour régler le licenciement de 24 salariés d'une concession du constructeur à Bruxelles.

En début d'après-midi, le ton monte avec les employés et l'envoyé de Fiat s'enferme dans un bureau à l'étage avec deux responsables de la concession. Selon la direction, les employés empêchent l'émissaire de repartir pour l'Italie tant qu'ils n'auront pas obtenu des négociations.

Depuis Turin, un responsable de Fiat parle de séquestration, lançant la machine médiatique. Selon lui, les employés ont eu "l'idée de (les) enfermer dans une pièce, comme (cela a été fait) en France" récemment, contre plusieurs dirigeants ayant annoncé des licenciements à cause de la crise économique.

Mais sur place, aucune tension palpable, et aucun policier. Les employés attendent dans le couloir près de la porte du bureau, qui s'entrouvre et se referme aussitôt à la vue des nombreux journalistes dépêchés sur place, constate l'AFP.

"Ils se sont enfermés dans un bureau et refusent de discuter", explique à l'AFP un représentant syndical, Emanuele Agostini.

"Ce ne sont pas des gens de dialogue", déplore de son côté un employé sous couvert d'anonymat. "Ils nous ont annoncé la fermeture de la concession à Noël en invoquant une perte de 10 millions d'euros. 24 licenciements secs", explique-t-il.

"Chaque fois qu'ils viennent de Turin, ils nous disent qu'ils n'ont pas d'argent et qu'il s'agit de licenciements secs, sans contrepartie", dénonce-t-il.

"Le personnel est fatigué d'entendre qu'il n'y a pas d'argent et veut un plan social concret avec des conditions de départ dignes et un plan de relance", précise M. Agostini.

Finalement, peu avant 18H30, la porte du bureau s'ouvre et Giuseppe Farrinazzi sort, téléphone à l'oreille, suivi par les deux dirigeants de la concession. Visages fermés, il se refusent à toute déclaration et s'engouffrent dans une voiture.

La "séquestration" prend fin sans qu'un employé n'ait esquissé un geste ni dit un mot. Juste une salve d'applaudissements ironiques pour saluer la sortie de l'émissaire de Turin.