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Dans le cadre d’un projet de loi anti-tabac, le Parlement européen a voté contre un amendement permettant de commercialiser la e-cigarette en pharmacie, tel qu'un médicament à diffusion limitée. Elle reste donc un produit de consommation courante.
Une majorité d’eurodéputés se sont prononcés, mardi 8 octobre à Strasbourg, contre un amendement visant à donner de le statut de médicament aux cigarettes électroniques. Ce statut aurait fortement limité la diffusion de ce type de cigarettes qui resteront donc en vente libre.
Parmi les principaux détracteurs de cet amendement : les eurodéputés de droite, dont les membres du Parti populaire européen, des libéraux et des eurosceptiques conservateurs. En face, les socialistes et les écologistes se sont globalement prononcés en faveur de la mesure restrictive.
Depuis des mois, la “e-cig” fait l’objet de nombreuses études contradictoires sur l’impact qu’elle peut avoir sur la santé. En vente chez les buralistes et en boutiques spécialisées, elle sera désormais interdite aux mineurs et ne pourra pas faire l’objet de publicités. Les produits qui la composent - elle contient de la nicotine mais ni goudron ni particules solides - devront également être rendus publics de manière explicite.
Interdiction des cigarettes aromatisées
En plus de la cigarette électronique, d’autres point étaient débattus au Parlement dans le cadre d’un vaste projet de loi visant faire à rendre le tabac moins attractif, notamment chez les jeunes. C’est le cas des cigarettes aromatisées qui vont être prohibées d’ici à huit ans, tandis que les cigarettes fines resteront autorisées. Le texte prévoit également que 65 % des paquets de cigarettes seront recouverts par des messages d'avertissement et le nom du cigarettier n'apparaîtra qu'en bas du paquet.
Présenté durant l’été, le projet de loi avait déclenché une vive campagne de lobbying des professionnels du secteur qui demandaient que le vote soit renvoyé après les élections européennes de mai 2014.
Le texte à présent voté, le Parlement européen doit encore le présenter aux 28 États membres dont les opinions diffèrent sur la question. Le 4 octobre, plus d’une quinzaine de ministres de la santé de l’Union européenne, dont la française Marisol Touraine, ont lancé un appel au Parlement pour "que toutes les institutions de l'UE s'accordent avant la fin de l'année." Mais les négociations s’annoncent complexes.