Les juges en charge de l’affaire Bettencourt ont conclu, lundi, que les éléments de preuves retenus contre Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt étaient trop ténus pour renvoyer l’ex-président devant une juridiction pour "abus de faiblesse".
Nicolas Sarkozy peut respirer de nouveau. Après plusieurs mois de procédure dans l’affaire Bettencourt, marquées par des accusations "d’abus de faiblesse", l’ancien chef de l’État a finalement obtenu un non-lieu, lundi 7 octobre, selon les informations du journal "Sud-Ouest". Les deux juges d’instruction du dossier, Jean-Michel Gentil et Valérie Noël, ont estimé que les éléments de preuves étaient trop ténus pour renvoyer Nicolas Sarkozy sur les bancs du tribunal correctionnel de Bordeaux.
"En décidant d’un non-lieu, la justice vient de me déclarer innocent dans le dossier Bettencourt, a écrit l'intéressé sur sa page Facebook en soirée lundi. Deux ans et demi d’enquête. Trois juges. Des dizaines de policiers. 22 heures d’interrogatoires et de confrontations. Quatre perquisitions. Des centaines d’articles mettant en cause ma probité durant la campagne présidentielle. C’était donc le prix à payer pour que la vérité soit enfin établie."
"On ne gagne jamais à calomnier"
Et l'ancien président de la République d'ajouter : "Aux responsables politiques qui durant ces longs mois ont utilisé cette 'affaire' et participé à cultiver le soupçon, je veux rappeler combien la présomption d’innocence est un principe fondamental. On ne gagne jamais à calomnier. On ne fait qu’abaisser la démocratie."
Nicolas Sarkozy était poursuivi pour abus de faiblesse de l'héritière de L'Oréal qui, selon une expertise, est en état de démence sénile depuis 2006. Les juges ont alors cherché à prouver que Nicolas Sarkozy avait profité de cet état pour soutirer de l'argent à Liliane Bettencourt pour sa campagne électorale de 2007.
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La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux avait pourtant validé fin septembre l'instruction menée par les juges bordelais chargés du dossier et notamment l'expertise médicale au cour de l'affaire. Nicolas Sarkozy s'était ensuite pourvu en cassation contre cette décision mais les magistrats instructeurs ont pris leur décision de non-lieu avant l'arrêt de cette juridiction.
À l'exception de l’ancien président et de l'avocat fiscaliste Fabrice Goguel, les dix autres personnes mises en examen dans ce dossier, dont Éric Woerth, François-Marie Banier, Stéphane Courbit et Patrice de Maistre devraient comparaître en revanche dès 2014, poursuit le journal "Sud-Ouest".
La décision de lundi est bienvenue pour Nicolas Sarkozy, pressé de mettre un terme à cette affaire suffisamment longtemps avant la prochaine élection présidentielle, en 2017. Tous les ennuis judiciaires ne sont pas pour autant dissipés pour l'ancien président : son nom reste cité dans plusieurs affaires: Karachi, Tapie, Kadhafi et les sondages de l'Élysée...
Avec dépêches