
Le "dialogue national" tunisien a été solennellement lancé, samedi, entre islamistes au pouvoir et opposants pour une durée d'un mois. Ces négociations doivent permettre de résoudre la profonde crise politique qui paralyse le pays.
Le"dialogue national" réunissant les islamistes au pouvoir, leurs alliés et l’opposition, censés négocier la sortie d'une profonde crise politique, s’est ouvert samedi 5 octobre à Tunis.
"Je veux vous remercier d'entrer dans ce dialogue car vous ouvrez la porte de l'espoir pour les Tunisiens et Tunisiennes", a déclaré au début de la réunion Houcine Abassi, le secrétaire général du Syndicat UGTT et principal médiateur de la crise.
"La Tunisie passe par une crise politique, économique, sociale sans précédent qui nécessite des mesures audacieuses", a-t-il ajouté devant le président Moncef Marzouki, le Premier ministre islamiste Ali Larayedh et une assemblée d'élus, de responsables de partis.
Selon la feuille de route établie par les médiateurs, le gouvernement doit s'engager à démissionner dès la formation d'un nouveau cabinet d'indépendants dans un délai maximum de trois semaines.
Le dialogue a toutefois débuté avec plusieurs heures de retard après un nouveau désaccord entre les deux camps, provoqué par un refus de la coalition dirigée par le parti islamiste Ennahda de signer formellement cette feuille de route. Cette dernière prévoit aussi l'adoption de la Constitution d'ici un mois. Aucune indication n'a été donnée dans l'immédiat sur la manière dont la dispute avait été réglée.
Signe du climat politique délétère, le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi, a vivement critiqué l'opposition sur Twitter. "Après un retard dû au chantage de dernière minute de l'opposition, coup d'envoi du dialogue national", a-t-il écrit sur le réseau social.
La vie politique tunisienne est paralysée depuis le 25 juillet et l'assassinat du député d'opposition Mohamed Brahmi. Après deux mois de médiation, partisans et opposants des islamistes ont accepté de négocier une solution consensuelle à la crise.