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Nikos Michaloliakos, chef du parti grec d'extrême droite Aube dorée, a été maintenu en détention provisoire, jeudi, dans l'attente de son procès pour "financement et appartenance à une organisation criminelle".

Alors que quatre députés de son parti d'extrême-droite, Aube dorée, ont été inculpés mercredi pour appartenance à une "organisation criminelle", Nikos Michaloliakos, le chef du parti, et son bras droit, Christis Pappas, ont été placés en détention provisoire jeudi 3 octobre.

Selon l'agence de presse grecque ANA, le chef de parti de 56 ans, mis en garde à vue, a été accusé de "diriger une organisation criminelle", à l'issue d'une longue audition menée par un juge d'Athènes.

"Michaloliakos a nié être un nazi, un raciste. Pourtant, cet homme est surnommé le 'Führer grec' par la presse", précise Alexia Kefalas, la correspondante de FRANCE 24 à Athènes.

Nikos Michaloliakos, député et grand admirateur des colonels dictateurs grecs des années 1960, avait été conduit au tribunal mercredi vers 19h30 (16h30 GMT). Une centaine de militants du parti ont scandé "Sang, honneur, Aube dorée", et brandi des drapeaux grecs, à son arrivée.

Instruction complexe

Une instruction complexe attend les juges d'instruction qui devront rassembler des charges précises à l'encontre des prévenus. Un rapport de la Cour suprême a lié Aube dorée à trois tentatives d'homicide, et de nombreuses agressions surtout contre des migrants.

Les autorités grecques poursuivent de leur côté leurs démarches pour démanteler ce parti néonazi, après le meurtre le 18 septembre d'un rappeur antifasciste, Pavlos Fyssas, par un membre de ce parti dans une banlieue d'Athènes.

Mercredi, quatre députés du parti ont été inculpés d'appartenance "à une organisation criminelle". Trois d'entre eux ont bénéficié d'une liberté conditionnelle, tandis que le quatrième, Yannis Lagos, a été placé en détention provisoire. Les trois députés libérés, qui nient les accusations portées à leur encontre, ont interdiction de quitter le pays.

Coup de filet

Les mises en liberté conditionnelle ont surpris les observateurs, qui tablaient plutôt sur une incarcération préventive de tous les parlementaires, dans l'attente de leur procès.

Au total, six des 18 députés du parti avaient été arrêtés le week-end dernier dans un vaste coup de filet de la police anti-terroriste, dont Nikos Michaloliakos et son adjoint Christos Pappas.

Aube dorée, qui surfe sur la grave crise économique en Grèce, est entrée pour la première fois au Parlement lors des élections de juin 2012. Après des années de tolérance vis-à-vis des néonazis, le gouvernement s'est engagé à déposer au parlement un projet de loi antiraciste, qui incrimine directement les actes xénophobes et nazis.

Avec dépêches