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François Hollande attendu sur la question controversée des Roms

Silencieux depuis le début de la polémique à propos des Roms, qui divise les membres du gouvernement, François Hollande pourrait prendre la parole mercredi lors d'un conseil des ministres qui s'annonce électrique.

François Hollande va-t-il sortir de son mutisme pour régler le différend qui oppose Manuel Valls à Cécile Duflot et provoque des remous au sein de la majorité présidentielle? Selon une source gouvernementale à l'AFP, le chef de l’État devrait s'exprimer mercredi 2 octobre en Conseil des ministres sur la question des Roms, qui tourmente les membres du gouvernement depuis une semaine. "Il est probable qu'il en parle demain au Conseil des ministres", a déclaré mardi la même source, ajoutant que "le président revient toujours sur la semaine écoulée et évoque la semaine à venir" au cours de ce rendez-vous hebdomadaire.

"Pas ici, bientôt"

Depuis que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a estimé mardi 24 septembre que les Roms avaient vocation à retourner en Roumanie ou en Bulgarie, leurs pays d'origine, en raison de leur mode de vie en "confrontation" avec celui des Français, les accrochages verbaux se sont multipliés entre le premier flic de France et Cécile Duflot, qui l’accuse d'être allé "au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain".

Lundi à Cherbourg, François Hollande, pressé de questions sur le même sujet, avait lâché aux journalistes "pas ici, bientôt", laissant augurer une mise au point en bonne et due forme.

Peut-on penser que le président soutiendra son ministre de l’Intérieur ? Dimanche, le ministre du Budget Bernard Cazeneuve, un proche de François Hollande, a défendu au "Grand Rendez-vous" Europe 1-LeMonde-i>Télé la "fermeté" et "l'humanité" du ministre de l'Intérieur.

Qui ne dit mot consent

Nombre d’observateurs politique estiment que la pensée présidentielle n'est pas éloignée de celle de Manuel Valls. "La majorité des Roms a vocation à être raccompagnée dans son pays d’origine", a déclaré vendredi en petit comité François Hollande, selon des propos rapportés par Europe 1.

Plusieurs associations, dont Emmaüs, le Secours catholique et Médecins du monde, estiment que le silence du président valait "approbation" des positions de Manuel Valls.

Une intégration "possible" pour Ayrault

De son côté, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est déjà monté au créneau mardi à l'Assemblée pour tenter de mettre un terme à la polémique. Il a jugé qu'il n'y avait "pas de raison d'exacerber" la question des Roms et estimé possible "l'intégration" des tziganes d'Europe de l'Est à condition qu'ils respectent "les lois de la République".

Une intervention qui, selon Bruno Le Roux, député PS de Seine-Saint-Denis, s'adressait "à la fois [...] à ses deux ministres et en même temps aux trente autres qui demain pourraient être tentés, sur un autre sujet, d'entretenir un débat sur ce qui n'est pas la politique du gouvernement".