À quelques heures de l'échéance sur le vote du budget 2014, républicains et démocrates peinent à sortir de l'épreuve de force. En l'absence d'accord, des milliers de fonctionnaires américains se retrouveront au chômage technique.
Il n’a plus que quelques heures pour trouver un accord sur une loi de finances. Le Congrès américain semble dans l’impasse pour faire adopter le vote du budget des États-Unis à l’heure où la Chambre des représentants - à majorité républicaine - et le Sénat - dominé par les démocrates - restent arc-boutés sur leurs positions.
Les premiers ont prévenu : ils ne signeront aucun accord budgétaire si la réforme de santé mise en place par le président n’est pas reportée d’un an. Les seconds ont prévenu : l'"Obamacare", réforme majeure et emblématique du chef de l'État américain, est non négociable.
itPour maintenir l'activité normale du gouvernement, il faudrait en effet que les deux chambres du Congrès votent une forme de budget pour l'année fiscale 2014 qui débute ce mardi 31 octobre. Et, sauf coup de théâtre, personne ne semble plus y croire.
Or, sans compromis entre les deux camps, pas de nouvelle politique budgétaire pour 2014, et sans nouvelle politique budgétaire, pas d’allocations de nouveaux crédits. Les conséquences seraient dramatiques : les agences fédérales pourraient mettre en congés sans solde plus de 800 000 fonctionnaires jugés non essentiels, et réduire au minimum vital l'effectif des administrations - un acte pur d'"automutilation", a estimé, samedi, le président Barack Obama dans son allocution hebdomadaire.
"Nous savons ce qui va se passer. [Lundi] le Sénat va revenir en session. Et la position de la Chambre [...] sera encore rejetée, et nous nous retrouverons face à la perspective de l'arrêt des opérations gouvernementales à minuit lundi, mardi matin", a dit dimanche le sénateur démocrate Richard Durbin sur la chaîne CBS.
Plan de secours ?
En avril 2011, une confrontation similaire n'avait été résolue qu'une heure avant la date limite par un accord de financement de sept jours. Face à l'éventualité de la première paralysie fédérale depuis 1996, chaque camp a tenté dimanche de gagner préventivement la bataille de l'opinion publique.
"C'est le président qui dit qu'il fermera l'État fédéral si on ne lui donne pas tout ce qu'il veut sur ‘Obamacare’, a expliqué le sénateur républicain Rand Paul sur CBS. Pour moi, cela montre que le président est intransigeant et refuse tout compromis."
"La stratégie de la corde raide du président de la Chambre ne vise pas à éviter une fermeture de l'État fédéral, c'est uniquement un subterfuge pour rejeter la faute sur les autres, mais cela ne marchera pas", a déclaré de son côté le sénateur démocrate Charles Schumer.
Un dirigeant républicain de la Chambre, Kevin McCarthy, a laissé entendre dimanche que les républicains préparaient un nouveau plan de secours. "Je pense que la Chambre va se réunir et envoyer un autre texte pour éviter une fermeture et financer l'État fédéral, et il y aura quelques autres options que le Sénat devra examiner", a-t-il déclaré sur Fox News, sans dévoiler la stratégie républicaine.
Avec dépêches