Les Russes seraient plus résistants aux effets psychologiques de la crise que leurs voisins occidentaux. Les Russes, qui ont déjà essuyé la chute de l'Empire soviétique et la crise de 1998, abordent la récession avec un moindre stress.
AFP - Les Russes sont moins vulnérables face aux conséquences de la crise économique que les Occidentaux, a affirmé jeudi la directrice du Centre de psychiatrie Serbski, le plus réputé en Russie, Tatiana Dmitrieva.
"Selon les chiffres officiels, le nombre de personnes atteintes de maladies psychiques a baissé en Russie au cours des cinq dernières années. La population russe entre dans la crise en état d'équilibre mental et avec une grande expérience de la crise précédente (de 1998)", a estimé Mme Dmitrieva, lors d'une conférence de presse.
Selon l'experte qui cite des études occidentales, les Russes sont moins vulnérables que les Américains qui "éprouvent un stress en raison des pertes financières" ou que des Britanniques qui souffrent "d'avoir perdu leur logement, à cause de crédits non remboursés".
Le nombre de suicides en Russie, qui s'élevait à 41,2 cas pour 100.000 habitants en 1995 a baissé à 29 pour 100.000 habitants en 2007, selon les derniers chiffres officiels disponibles cités par Mme Dmitrieva.
Le Centre Serbski a ouvert une hotline pour les personnes qui ont des problèmes psychologiques.
"Nous recevons entre 130 et 150 appels toutes les 24 heures. Parmi les personnes qui nous appellent, moins de 10% souffrent des conséquences de la crise, alors que la majorité évoquent des problèmes personnels", a expliqué la spécialiste.
Beaucoup de Russes ont déjà compris, selon elle, que "les valeurs spirituelles sont plus précieuses que les valeurs matérielles".
Les médecins craignent pourtant que les Russes ne se consolent avec de l'alcool pendant la période de crise.
Dans les années 90 qui ont suivi les bouleversements de la chute de l'URSS, la consommation d'alcool en Russie avait augmenté de 40% et celle de la drogue avait été multipliée par 10,7, a indiqué Mme Dmitrieva.