Les propos de deux sénateurs UMP, dont ceux d'Éric Doligé qui a évoqué ressentir "un instinct meurtrier" à l'égard de "Hollande et sa bande", ont provoqué un tollé dans les rangs socialistes.
Des propos véhéments du sénateur du Loiret (UMP) Éric Doligé déclarant avoir "un instinct meurtrier" car il "ne supporte plus Hollande et sa bande", et une réplique de son collègue Jean-Claude Gaudin, ont suscité l’ire et l'indignation, mercredi 25 septembre, du gouvernement et des élus socialistes.
Selon un enregistrement diffusé par le site Le Lab Europe 1, Éric Doligé a déclaré mardi, lors de la journée parlementaire UMP qui s'est tenue à l'Assemblée nationale : "Moi, je dois vous dire que j'ai un instinct meurtrier en ce moment. Je suis comme la plupart des citoyens, moi, je ne supporte plus Hollande et sa bande !
Le discours d'Éric Doligé au Sénat
"Un peu plus tard, le sénateur a ajouté : "Il faudrait qu'on évite de se tirer dessus entre nous et qu'on fasse tout pour tirer plutôt... enfin moi j'ai une liste de gens que je peux vous donner, sur qui il faut tirer, hein. Il y en a une quarantaine, c'est tous ceux du gouvernement". Son intervention provoque quelques rires dans la salle, et le sénateur-maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, renchérit "je peux donner les Kalachnikov !"
Le gouvernement et le PS s'indignent
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a jugé "absolument indignes" les propos des sénateurs UMP. "Certains responsables politiques devraient se méfier des fins de banquet, des plaisanteries grasses qui révèlent le fond boueux de leur pensée", a réagi la porte-parole, lors du compte-rendu hebdomadaire du conseil des ministres. "J'ai le vertige quand je pense aux responsabilités exercées par ceux qui ont tenu ces propos absolument indignes", a-t-elle ajouté.
Les propos des sénateurs UMP sont "intolérables", a estimé pour sa part, mercredi, David Assouline, le porte-parole du Parti socialiste (PS). "Ils sont le reflet de la violence et de la haine ordinaire qu'entretiennent les dirigeants de l'UMP contre les socialistes, et en particulier contre le président de la République démocratiquement élu", juge David Assouline dans un communiqué.
Selon lui, "l'UMP doit condamner ses propos et sanctionner leurs auteurs". Un avis que partage le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, qui a demandé, mercredi, à Jean-François Copé, président de l'UMP, de condamner ces propos "haineux qu'on ne peut pas accepter de la part de quelqu'un qui représente le peuple français".
De son côté, le courant socialiste de la Gauche forte, animé par le député Yann Galut et la sénatrice Patricia Schillinger "condamne avec la plus grande fermeté de tels propos qui confirment la tendance de l'UMP à adopter les discours les plus anti-républicains", ont-ils écrit dans un communiqué. "La Gauche forte attend de la part de l'UMP une réponse ferme et proportionnée à la gravité de la situation qui doit être l'exclusion d'Éric Doligé et de Jean-Claude Gaudin du parti", conclut le communiqué.
Avec dépêches