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Attaque de Nairobi : confusion au centre commercial Westgate

Les combats ont repris mardi au matin entre l'armée kenyane et "un ou deux" hommes armés dans le centre commercial de Westgate, à Nairobi. Alors que le gouvernement a annoncé la libération de tous les otages, les Shebab affirment en détenir encore.

Les forces spéciales kenyanes combattaient toujours mardi 24 septembre au matin "un ou deux" assaillants islamistes cachés à l'intérieur du centre commercial Westgate, à Nairobi, ont indiqué des sources de sécurité à un correspondant de l'AFP sur place. La police a également annoncé avoir désamorcé des explosifs placés par les islamistes dans le centre commercial.

Selon ces sources, les membres du commando lié aux islamistes Shebab, qui ont revendiqué l'attaque lancée samedi contre le centre commercial, ont été localisés et sont isolés à l'intérieur ou à côté d'un casino situé dans l'un des étages élevés du centre commercial.

Au quatrième jour de la crise au Westgate, les autorités kényanes ont annoncé que les forces de sécurité avaient repris le contrôle du centre commercial et que tous les otages avaient été libérés. Mais, signe de la confusion qui règne autour de cette sanglante prise d'otages, le mouvement islamiste des Shebab a affirmé que le commando tenait toujours ses positions et détenait encore des otages vivants.

Ce mardi, des coups de feu sporadiques et le bruit d'une explosion ont été entendus à l'aube, venant de l'intérieur de l'immeuble, ont indiqué des témoins. Ces tirs interviennent après que le gouvernement kenyan eût affirmé lundi être "en plein contrôle" de la situation dans le centre commercial, trois jours après l'attaque qui a fait 62 morts et 200 blessés.

Les déclarations du gouvernement avait alors été contredite par un soldat kenyan qui indiquait que les djihadistes étaient dispersés en plusieurs groupes aux troisième et quatrième étages du complexe, notamment dans une salle de cinéma. Un membre des forces spéciales kenyanes témoignait, lui, à l’AFP, de la difficulté de l'intervention, parlant d'une partie de "cache-cache" avec les islamistes dans les magasins du centre commercial, dont les alentours immédiats restaient bouclés et interdits d'accès aux journalistes.

Des Occidentaux parmi les assaillants

La ministre kenyane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, a confirmé de son côté lundi soir sur la chaîne de télévision américaine PBS la présence au sein de ce commando armé de deux ou trois Américains et d'une Britannique.

La ministre a indiqué que cette Britannique avait déjà commis des actes terroristes similaires "à de nombreuses reprises". La police kényane avait affirmé plus tôt lundi étudier les informations selon lesquelles la Britannique Samantha Lewthwaite, veuve d'un des kamikazes des attentats du 7 juillet 2005 à Londres, serait "impliquée".

En ce qui concerne les Américains, a précisé la ministre, ce sont "de jeunes hommes, entre 18 et 19 ans [...] d'origine somalienne ou arabe, mais qui vivaient aux États-Unis, dans le Minnesota et dans un autre endroit".

Selon les autorités kenyanes, trois assaillants sont morts lundi. Mais le sort des autres membres du groupe restait inconnu tôt mardi matin. L'armée kényane a de son côté fait savoir que trois de ses soldats étaient morts des suites de leurs blessures.

Les Shebab ont déclaré avoir lancé cette attaque en réponse à une intervention des troupes kenyanes en Somalie, menée depuis octobre 2011 pour lutter contre les islamistes liés à Al-Qaïda.

Avec dépêches