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FRANCE 24 a testé les Google Glass, une expérience originale

FRANCE 24 a eu l'opportunité de tester à Paris les Google Glass, qui n’avaient jusqu’alors jamais quitté le territoire américain. Premières impressions d’un accessoire innovant, mais toujours en développement et pas exempt de défauts.

Objet de fantasme depuis l'annonce de leur conception, les Google Glass étaient disponibles, lundi matin, en version test. Une première dont a pu bénéficier FRANCE 24. Car si les développeurs de Google les arborent quotidiennement dans les rues de New York et de San Francisco depuis plusieurs mois, les Glass avaient interdiction de quitter le territoire américain jusqu'alors.

Au doigt et à l’œil

Avant même d'allumer le dispositif, un premier soulagement : le produit est léger – à peine plus d'une trentaine de grammes – et n'entrave que très modérément la vision. Leur port est confortable et, même en cas de mouvement brusque, les lunettes restent bien en place.

Pour allumer les Glass, il suffit d'incliner la tête vers l'arrière ou de tapoter la branche droite de l'objet, qui abrite une surface tactile.

L'écran virtuel, qui apparaît en haut à droite des Glass, propose différentes options : effectuer une recherche, prendre une photo ou une vidéo, chercher un itinéraire, interagir avec les réseaux sociaux... Bien qu'étant toujours en développement, le produit de Google dispose déjà de nombreuses possibilités.

La fonction photo, par exemple, s'active à l'aide d'une simple commande vocale : "Take a picture" ("Prends une photo"). Mais il est également possible d'immortaliser ce qui se passe sous vos yeux à l'aide d'un petit bouton situé sur la branche droite des lunettes. Dans les deux cas, même si la prise de photos est détectable, notamment parce qu'elle s'accompagne d'un léger flash, le dispositif reste muet. Une discrétion certes relative, mais qui ne manquera pas de susciter l'inquiétude des associations de défense de la vie privée.

Sur la bonne voie

Qualifier les Google Glass de simple gadget pour voyeuristes technophiles serait cependant une erreur. L'innovation majeure du produit s'appuie non pas sur la fonction "photo/vidéo" mais sur les services Google déjà disponibles sur le Web. C'est par exemple le cas de la gestion d'itinéraire, qui se base sur Google Maps. Et le résultat est convaincant.

Les Glass, qui se connectent sur Internet via le Wifi ou le réseau mobile d'un smartphone, sont réactives et situent l'utilisateur sur la carte en un instant. L'appareil s'adapte également aux mouvements de la tête du porteur avec une étonnante précision.

Si cette fonctionnalité s'avère aussi précise que celle proposée sur les smartphones Android, les Google Glass pourraient devenir un compagnon de sortie idéal pour les baroudeurs.

In English, please !

Google oblige, les lunettes donnent accès au célèbre moteur de recherche. Là encore, les possibilités sont multiples. "Aurais-je besoin de mon parapluie à Santiago du Chili demain matin ?", par exemple, renvoie directement sur les prévisions météo de la capitale chilienne.

Pour savoir si les Toronto Maple Leafs ont joué hier dans le championnat de NHL, quelques secondes suffisent aux Glass pour confirmer que les hockeyeurs ontariens ont perdu face aux Buffalo Sabres et préciser également qu'ils joueront demain face au Canadien de Montréal.

À noter que sur ces modèles exclusivement réceptifs à l'anglais américain, les non-anglophones s'exposent à quelques tâtonnements du moteur de recherche.

L'écran est confortable, le son un peu faible

Les Google Glass offrent au final un éventail de fonctionnalités. Il est possible, entre autre, de téléphoner et d'envoyer des textos sans passer par son smartphone, mais aussi de regarder les informations et de visionner des vidéos.

Cette dernière option est d'ailleurs particulièrement convaincante. L'écran virtuel, bien qu'assez petit, permet de regarder un reportage sans que l’œil ne se fatigue, et la définition proposée est très correcte.

Le son, transmis par conduction osseuse [le son au lieu d'être transmis par un écouteur sous forme d'une onde sonore aérienne est converti en signal vibratoire qui se propage via les os du crâne directement dans l'oreille interne, NDLR], est également de très bonne facture, quoi qu'un peu faible dans un environnement bruyant.

Une navigation web originale

Il est également possible de naviguer sur le Web, même si le dispositif est moins adapté à cette utilisation qu'un ordinateur, une tablette ou un smartphone. La commande "Ok Glass / Google / France24.com" renvoie bien directement sur le site mobile de FRANCE 24.

Un viseur, qui se déplace aux mouvements de la tête, permet de cliquer sur les liens du site, et la partie tactile sur la branche droite des Glass permet de "scroller" et de zoomer sur le texte. Original mais tout de même moins pratique que le bon vieux duo clavier/souris.

À noter d'ailleurs que cette surface tactile permet plus globalement de naviguer à travers les différents écrans lorsque la commande vocale est inactive. La maîtrise de ce "touchpad" un peu original est donc essentielle pour bien profiter des Glass et demande un petit temps d'adaptation.

Pas exempt de défauts

Bien qu'elles soient toujours en cours de développement, les Google Glass constituent une innovation majeure, pour peu qu’on soit déjà un adepte de l'environnement Google. Elles sont cependant loin d'être exemptes de défauts. La batterie, notamment, ne tient qu'environ deux heures en utilisation intensive.

Les porteurs de lunettes de vue ont également rapporté avoir quelques difficultés d'utilisation, notamment sur la netteté de l'écran. Un souci sur lequel Google a annoncé travailler avant le lancement commercial, dont la date n'a pas encore été arrêtée.

Au final, à ce stade de leur développement, les Google Glass se présentent plus comme une démonstration technologique qu'une révolution pour l'utilisateur. Ses multiples fonctionnalités sont surprenantes et certaines sont vraiment pratiques. Mais avec un prix de vente pour le moment fixé à 1500 $ pour les développeurs, l'objet n'est clairement pas destiné à toutes les bourses.

Le prix de l'avant-gardisme, sans doute, même si le géant américain de l'Internet devrait annoncer un tarif considérablement revu à la baisse d'ici à la commercialisation de son produit.

Mais même avec un prix plus abordable, le succès des Google Glass passera inévitablement par le développement d'applications tiers pour en faire un élément indispensable du quotidien. Google, qui l'a bien compris, invite d'ailleurs déjà la communauté Internet à se pencher sur son nouveau bébé.