Après l'annonce par le chancelier britannique, Alistair Darling, d'une baisse de la TVA et d'une hausse de l'impôt sue le revenu pour les plus riches, la plupart de la presse britannique restait sceptique sur ce "pari".
Regardez le Débat de FRANCE 24 : Crise : faut-il faire payer les riches ?
La majorité des journaux britanniques doutaient mardi que le "pari" du Premier ministre travailliste Gordon Brown, qui a décidé de financer une baisse de la TVA en grande partie par l'emprunt, puisse réussir à relancer une économie en crise.
Un "optimisme extraordinaire", juge le Financial Times. "Le gouvernement a évoqué hier des mesures extraordinaires pour des temps extraordinaires. Malheureusement, l'aspect le plus extraordinaire, c'est le montant des emprunts", écrit le journal.
Le ministre britannique des Finances Alistair Darling a annoncé lundi un plan de relance dont la mesure-phare est une baisse temporaire de la TVA (de 17,5% à 15%).
Ces mesures, qui feront passer le déficit budgétaire l'an prochain à 8,1% du PIB et la dette à 57% en 2012, seront en grande partie financées par un recours à l'emprunt. Le gouvernement entend également récupérer un peu d'argent en augmentant dès 2011 l'impôt pour les plus gros revenus ainsi que les charges sociales.
Une stratégie qui ne convainc pas le Financial Times : "La route vers le retour à la stabilité financière n'est pas convaincante", tranche le quotidien.
"Darling dépense aujourd'hui, NOUS paierons tous plus tard", écrit le Daily Mail (droite).
Le Times (centre-droit) estime que le budget "à la Robin des Bois" marque la fin du "New Labour" qu'avait voulu l'ancien Premier ministre travailliste Tony Blair.
"Durant un peu plus d'une décennie, le Labour a renoncé aux folies économiques du passé... Il est devenu... le champion de l'opportunité économique", juge le Times. "Mais, face aux choix difficiles imposés par une crise grave, il a abandonné ses nouveaux dogmes pour les vieilles certitudes".
Le Guardian (centre-gauche) se félicite en revanche du "pari" du Labour, qui "a laissé tomber le masque et suivi sa véritable nature". "Dans le sillage du (président américain élu Barack) Obama, il est tout à coup sain de taxer les riches pour dépenser dans la protection des emplois".