Les Kurdes irakiens étaient appelés à voter samedi pour élire leur Parlement régional dans un climat de tensions entre la province autonome kurde et le gouvernement fédéral de Bagdad. Les résultats seront connus dans quelques jours.
Près de trois millions de Kurdes irakiens étaient appelés à voter, samedi 21 septembre, pour un parlement régional, sur fond de tensions avec le gouvernement fédéral à Bagdad, et de combats en Syrie entre Kurdes et djihadistes. Les opérations de comptage des voix ont commencé peu après la fermeture des bureaux de vote à 17h00 (14h00 GMT). L'ONU a salué dans un communiqué le déroulement "sans entrave" du scrutin et le taux de participation important qui s'élève à près de 74%, selon les autorités. Les premiers résultats sont attendus dans les jours à venir.
Il s'agit des premières élections au Kurdistan irakien depuis quatre ans. Trois principaux partis se sont disputés le scrutin : le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) du président régional Massoud Barzani, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), que dirige Jalal Talabani, qui est également président de l'Irak, et la liste d'opposition Goran.
Le PDK, qui gouverne actuellement avec l'UPK, devrait remporter le plus grand nombre des 111 sièges au parlement. Mais l'UPK pourrait faire les frais d'une percée de la liste Goran, son chef, Jalal Talabani, étant absent de la scène politique depuis plus de neuf mois, suite à une attaque cérébrale.
Ce vote intervient à un moment, où la question de la "nation" kurde revient sur le devant de la scène, notamment à la lumière de la perte par le pouvoir de Damas du contrôle sur les régions nord de la Syrie.
Nombreuses disputes avec Bagdad
Ces élections ont également lieu sur fond de velléités indépendantistes, la province autonome kurde se démarquant de plus en plus du gouvernement fédéral en raison de nombreuses disputes.
Cette région riche en pétrole cherche à construire un oléoduc pour relier directement son territoire aux marchés étrangers. En attendant, la province autonome exporte du pétrole brut, envoyé par camions vers la Turquie voisine, et a signé des accords de coopération avec des firmes étrangères, telles Exxon Mobil et Total. Elle profite également d'un essor économique bien supérieur au reste du pays, qu'encourage un bon climat sécuritaire, pour faire appel aux investisseurs étrangers.
Une situation qui provoque l'ire de Bagdad, selon qui les exportations de pétrole par camions constituent de la contrebande, et les contrats passés avec des pétroliers étrangers sont illégaux.
Kurdistan et État fédéral sont également à couteaux tirés sur la question de la souveraineté de la région de Kirkouk, que les Kurdes voudraient incorporer à leur territoire.
Avec dépêches