Écoles, lycées et hôpitaux grecs devraient être particulièrement touchés ce mercredi par un vaste mouvement de grève visant à contester un plan de restructuration dans la fonction publique réclamé par les bailleurs de fonds du pays.
Pendant 48 heures, la Grèce devrait être paralysée. Mercredi et jeudi, tous les fonctionnaires de la fonction publique grecque (écoles, hôpitaux...) ont été appelés à descendre dans la rue pour contester le vaste plan de réforme gouvernemental du secteur public annoncé cet été sous la pression de la troïka (UE-BCE-FMI). Elle prévoit la mise en disponibilité de 12 500 fonctionnaires d'ici fin septembre et 25 000 d'ici la fin de l'année. "La mort de la fonction publique", selon les manifestants.
itL'ampleur des rassemblements est importante. Des milliers de personnes sont actuellement dans les rues. Ils étaient plus de 7000 à Salonique, la deuxième ville de Grèce, selon la police, en début de manifestation.
Outre les enseignants et les fonctionnaires d'organismes publics et de ministères déjà en grève lundi, le mouvement s'est étendu mardi aux personnels des hôpitaux et aux avocats.
"La presse audiovisuelle et la radio feront un arrêt de travail dans la matinée. Le secteur privé devrait également rejoindre les cortèges dans l'après-midi", précise Alexia kefalas, correspondante de FRANCE 24 à Athènes.
Le Premier ministre conservateur Antonis Samaras, en visite à Bruxelles mardi, a reçu l’appui du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, appelant les Grecs à ne pas "relâcher les efforts".
"Je sais que les citoyens grecs vivent dans des conditions extrêmement difficiles, mais nous pouvons dire maintenant qu’il y a de la lumière au bout du tunnel", après six ans de récession, a affirmé José Manuel Barroso.
Rixe mortelle entre un militant d'extrême-gauche et un partisan néo-nazi
itParallèlement à ces rassemblements, un homme de 34 ans, militant d'une organisation d'extrême-gauche, est décédé après une bagarre, dans la nuit de mardi à mercredi près d'Athènes, avec un membre du parti néo-nazi Aube dorée.
Selon les premiers éléments de l'enquête, le jeune homme était militant d'un petit mouvement d'extrême-gauche, Antarsia, tandis que le principal suspect est un homme de 45 ans, membre du parti d’extrême-droite Aube dorée, interpellé par la police en possession d'un couteau, a indiqué la police.
Selon plusieurs médias, la bagarre a éclaté à l'extérieur d'une cafétéria après un différend lié au football et qui a pu dégénérer en raison de l'appartenance politique des protagonistes.
Dans les cortèges, de nombreux protestataires ont dénoncé ce crime : "Nous dénonçons le meurtre commis par l'Aube dorée dont les violences vont croissantes", s'époumonait ainsi dans un micro un représentant de l'Adedy, le principal syndicat du public.
Keratsini, où a eu lieu la rixe, est une commune voisine de Perama, près du port du Pirée, où huit jeunes communistes avaient été blessés vendredi lors d'une attaque attribuée à un groupe du parti néo-nazi Aube dorée, alors qu'ils collaient des affiches.
La formation d'extrême droite, qui a depuis l'année dernière 18 députés au Parlement grec, est actuellement créditée de la troisième place dans les sondages d'opinion. Ce parti est soupçonné d'avoir orchestré plusieurs attaques contre des immigrés. Plusieurs de ses députés sont poursuivis pour violences.
Avec dépêches