La peine d'un haut responsable islamiste jugé pour des violences pendant la lutte pour l'indépendance au Bangladesh vient de passer de la prison à perpétuité à la condamnation à mort, après le verdict mardi de la cour suprême du pays.
Il était initialement condamné à la perpétuité. Mardi 17 septembre, la cour suprême du Bangladesh a finalement condamné à mort un haut responsable du parti Jamaat-e-Islami, le plus grand parti islamiste du pays. Abdul Quader Molla était jugé pour des violences perpétrées pendant la lutte pour l'indépendance au début des années 1970.
"Nous sommes abasourdis par ce verdict. C'est la première fois dans l'histoire judiciaire de l'Asie du Sud qu'une cour suprême aggrave une peine de première instance", a dit son avocat, Tajul Islam. Sa condamnation à la prison à vie en février par le très controversé "tribunal international des crimes" (ICT) avait déclenché de violentes manifestations réclamant son exécution.
Plusieurs décisions ultérieures du tribunal condamnant à mort des dirigeants du parti islamiste avaient par ailleurs provoqué la colère chez les islamistes, déclenchant plusieurs mois de violences et faisant au moins une centaine de morts dans des heurts avec la police.
Lors de l'intervention de l'Inde à la fin du conflit de 1971, signifiant la défaite imminente du Pakistan, les milices pro-Islamabad ont massacré des dizaines d'enseignants, de réalisateurs, de médecins et de journalistes.
L'ICT a été mis en place en mars 2010 par le gouvernement, qui affirme que ces procès sont nécessaires pour cicatriser les plaies encore vivaces de la guerre d'indépendance. Mais le Jamaat-e-Islami accuse le pouvoir d'avoir créé ce tribunal - baptisé ainsi en dépit de l'absence de toute supervision d'institution internationale - pour des motifs politiques, la plupart des personnes poursuivies appartenant à l'opposition.
Avec dépêches