
Sur Facebook et Twitter, certains internautes et politiques se mobilisent pour soutenir le bijoutier de Nice, braqué mercredi matin, qui a abattu son agresseur lorsqu'il prenait la fuite. Le commerçant a été mis en examen vendredi.
Près de 1 000 000 personnes sont devenues "fans" d’une page Facebook créée anonymement et intitulée "Soutien au bijoutier de Nice" depuis mercredi 11 septembre, date à laquelle un commerçant a tué un des braqueurs de son magasin. Une vague de soutien qui est arrivée jusqu’à Twitter, où un hashtag #SoutienBijoutierNice a été largement partagé. Une pétition lancée sur Internet a également recueilli quelque 40 000 signatures.
#SoutienBijoutierNice A 7 heures: 820496 avec une cadence de like de 7000/heure. Continuons.
— davis (@all_but_me) September 14, 2013L’homme, mis en examen vendredi pour homicide volontaire et assigné à résidence sous bracelet électronique, a également reçu le soutien de certains politiques. La candidate du FN aux municipales de Nice, Marie-Christine Arnautu, a ainsi indiqué qu'elle participerait au rassemblement organisé en ville lundi par des commerçants niçois qui souhaitent "dénoncer pacifiquement les agressions contre les commerçants".
Le président du conseil général des Alpes-Maritimes Eric Ciotti (UMP) a de son côté fait part de son "relatif soulagement" après la décision de ne pas placer le bijoutier en détention provisoire, dénonçant, à l'instar du maire de la ville Christian Estrosi (UMP), les "risques de la politique pénale du gouvernement". Il appartient désormais "au gouvernement et au législateur de réfléchir aux contours de la légitime défense, (...) lourde tâche à laquelle j'apporterai ma contribution en tant que député, en prenant une initiative parlementaire", a par ailleurs annoncé Christian Estrosi dans un communiqué.
"Hier c'était lui, demain ça peut être nous, nous sommes habitués, mais il faut que ça cesse", a estimé Jan Arin, président de la chambre syndicale des bijoutiers de la Côte d'Azur.
Trois tirs, un mortel
À 8h45 mercredi, heure de l'ouverture de "La Turquoise", sa bijouterie, Stephan Turk, 67 ans, s'est fait braquer par deux jeunes gens casqués et vêtus de noir. Sous la menace d'un fusil à pompe, ils lui ont porté des coups de poing et pied, lui demandant d'ouvrir le coffre. Le commerçant a obtempéré et les deux malfaiteurs se sont emparés de bijoux, avant de repartir sur un scooter volé de grosse cylindrée, qui a été retrouvé plus tard sur les hauteurs de Nice.
Le bijoutier, qui avait déjà fait l'objet d'un vol à la disqueuse en 2012, s’est alors saisi d’un pistolet semi-automatique et, depuis le pas de son commerce, a fait feu à trois reprises, deux fois pour immobiliser le deux-roues et une troisième fois "parce que le passager l'aurait menacé directement de son arme", a-t-il expliqué lors de sa garde à vue, selon le procureur.
Le conducteur a, lui, réussi à prendre la fuite. Un suspect avait été placé en garde à vue jeudi, mais il a été mis hors de cause.
Avec dépêches