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Provocation à Notre-Dame : le procès des neuf Femen renvoyé en février 2014

Les Femen qui comparaissaient vendredi pour avoir dégradé Notre-Dame-de-Paris, en février, seront jugées en 2014. Leur avocat a en effet demandé un supplément d'informations sur les violences qu'elles auraient subies lors de leur expulsion.

Elles avaient fait parler d'elles et en avaient choqué certains, l'hiver dernier, dans la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Vendredi 13 septembre, neuf femmes du groupe féministe Femen comparaissaient à Paris pour des dégradations en réunion dans ce lieu de culte très touristique de la capitale. À l'issue de l'audience, leur avocat, Me Klugman, a demandé au tribunal correctionnel de renvoyer le procès de ses clientes.

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Le procès renvoyé en février 2014

L'avocat des Femen réclame un supplément d'informations concernant les violences que les jeunes femmes auraient subies de la part du service d'ordre de la cathédrale qui les avait expulsées manu militari. L'une des activistes avait été tirée par les cheveux et a eu une dent cassée. Elle s'était vu prescrire une incapacité totale de travail (ITT) de quatre jours, deux autres une ITT de trois jours.

"Pope no more"

À l'époque des faits, le 12 février dernier, les militantes s'étaient dissimulées dans un flot de touristes qui pénétraient dans la cathédrale, avant de se jucher sur le socle de trois des nouvelles cloches provisoirement déposées dans la nef pour fêter le renoncement du pape Benoît XVI. Exhibant comme à chacune de leurs actions leurs seins nus, les jeunes femmes avaient crié "Pope no more" (plus de pape) en faisant tinter les cloches avec des morceaux de bois. Sur le torse et le dos, elles arboraient des slogans tels que "No homophobe", "Crise de foi", "Bye bye Benoît".

En ce jour où allait être adopté à l'Assemblée nationale le projet de loi sur le mariage homosexuel, elles avaient scandé sur le parvis "In gay we trust" ou encore "Dégage homophobe", après avoir été expulsées manu militari de l'édifice. L'une d'elle avait eu une dent cassée.

Les politiques avaient alors immédiatement dénoncé le mode d'action des Femen,  taxé de "provocation inutile", et de "geste grossier" par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Le maire (PS) de Paris Bertrand Delanoë avait quant à lui exprimé sa "tristesse", réprouvant un "acte qui caricature le beau combat pour l'égalité hommes-femmes et choque inutilement de nombreux croyants".

"Nos tétons sont incapables de rayer des cloches ! "

Ces accusations "ne sont rien d'autre qu'un procès de l'Église pour nous punir pour blasphème", a estimé Inna Shevchenko, chef de file des Femen en France, qui a comparu devant le tribunal correctionnel avec huit Françaises. Selon cette jeune Ukrainienne de 23 ans, cela s'inscrit dans la tradition de "chasse aux sorcières" du catholicisme et il n'y a "aucune preuve", selon elle, des dégradations qui leur sont reprochées.

Dans un message sur Facebook, les Femen disent attendre "impatiemment ce face-à-face avec l'Église catholique qui est évidemment un face-à-face symbolique puisque tout le monde sait que nos tétons sont bien incapables de rayer des cloches !"

Me Patrick Klugman, avocat des Femen, avait dénoncé quant à lui une "procédure artificielle", émettant de "grands doutes sur sa validité". Ses clientes "ne savent même pas ce qu'elles encourent", ajoute l'avocat, l'infraction qui leur est reprochée pouvant être sanctionnée d'une "simple contravention" jusqu'à 10 ans de prison.

Il s'agissait bien d'une "manifestation politique dans un contexte politique", soutient Me Klugman, affirmant que le propos des Femen "n'est pas de blesser les croyants ou porter atteinte à un édifice cultuel". Elles avaient pris le soin d'utiliser un bâton entouré de feutrine, afin de "ne pas créer de dommage" et de ne pas perturber le service liturgique, fait-il valoir.

Un euro de dommages et intérêts demandé

Mais l'avocat du recteur de Notre-Dame, Me Laurent Delvolvé, a souligné de son côté que la cathédrale était un lieu de culte "permanent" et non seulement pendant les offices. "Les fidèles ont été choqués", a-t-il poursuivi, rappelant que les faits se sont déroulés en plein jubilé pour les 850 ans de Notre-Dame-de-Paris.

Pour que "l'atteinte à la foi des catholiques soit réparée", il demandera un euro de dommages et intérêts, auquel s'ajoutera le montant des réparations des cloches, qui sera communiqué à l'audience.

Avec dépêches