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Dans les quartiers pro-régime de Damas, l'initiative russe sur la Syrie est accueillie avec soulagement. Si le risque de frappes occidentales s'éloigne, certains habitants restent sceptiques quant à la suite des événements.
Musleh Saleh a les larmes aux yeux. "Oui j’ai pleuré en apprenant la nouvelle", avoue-t-il. "Bien sûr que j’ai été soulagé quand le risque de frappe sur la Syrie s’est éloigné", déclare le Damascène au micro de FRANCE 24. La Russie a en effet proposé lundi 9 septembre à son allié syrien de placer son stock d'armes chimiques sous contrôle international et de le détruire, une proposition acceptée par Damas et suite à laquelle le président américain Barack Obama a décidé de reporter les frappes.
La majorité des habitants de la capitale ont accueilli avec soulagement l’initiative russe. "Ces derniers jours, nous avions le sentiment que la Syrie allait être détruite. Nos enfants pleuraient tous les jours à cause de la situation du pays", explique encore Musleh Saleh.
"En tant que citoyen syrien, je suis inquiet"
Après la vive tension dans laquelle les habitants de Damas ont vécu ces dernières semaines en raison de la menace imminente de frappes contre le régime de Bachar al-Assad, ils semblent enfin pouvoir respirer. En témoigne l'agitation dans les rues du centre de la capitale, où une grande partie de la population soutient le régime.
Au Rawda café, un des hauts lieux de l'intelligentsia damascène, on joue aux cartes en discutant du jeu des puissances occidentales. Mais certains sont sceptiques sur l’issue qu’aura cette initiative, comme Nawar Awad, analyste au Centre syrien de recherche politique. Il craint qu’elle ne suffise pas à faire évoluer la position des États-Unis.
"Leur réponse ne sera pas liée à cette initiative et à ses conséquences sur la Syrie. Elle dépendra de ses implications sur le rôle des États-Unis sur la scène internationale", estime-t-il. "En tant que citoyen syrien, je suis inquiet car je sais que, contrairement à ce qu'ils affirment, leur réaction ne dépendra pas de mes intérêts", poursuit le jeune homme.