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Moscou juge "inacceptable" le projet de résolution de la France sur la Syrie

La Russie a jugé "inacceptable" en l'état le projet de résolution de la France rendant, entre autres, le régime syrien responsable de l'attaque chimique du 21 août en périphérie de Damas. Moscou va déposer son propre projet à l'ONU.

Sans surprise, Moscou n'a pas vraiment apprécié le projet de résolution de la France sur le contrôle et le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, dans lequel Paris veut rendre Damas responsable de l'attaque chimique du 21 août, en banlieue de la capitale syrienne.

Mardi 10 septembre, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov l'a vivement indiqué à son homologue français, Laurent Fabius. Au cours de la dicussion téléphonique entre les deux hommes, Lavrov a affirmé que son pays allait déposer au Conseil de sécurité de l'ONU son propre texte sur un contrôle international des armes chimiques syriennes.

Un contrôle des armes possible si les États-Unis renoncent à la force

Dans la foulée, Vladimir Poutine, le président russe, a également annoncé que le contrôle des armes chimiques syriennes ne sera possible qu'à la condition où les États-Unis renonceraient au recours à la force.

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU devrait se tenir mardi à 22 heures (heure de Paris). Dans le même temps, le Royaume-Uni, la France et les États-Unis devraient également "présenter une résolution aujourd'hui", a annoncé le Premier ministre britannique David Cameron.

"Sanctionner les auteurs du massacre du 21 août"

Laurent Fabius avait annoncé plus tôt que le texte proposé par Paris reposait sur trois points : "faire condamner le massacre du 21 août perpétré par le régime de Bachar al-Assad, imposer un contrôle international sur les armes chimiques et démanteler les stocks." Laurent Fabius avait ajouté qu'il faudrait aussi "sanctionner les auteurs du massacre du 21 août devant la justice pénale internationale."

C’est uniquement sous ces conditions que la France veut juger de la crédibilité des annonces russes, avait ajouté le chef de la diplomatie française, affirmant que "toutes les options [restaient] actuellement sur la table", y compris l'option militaire.

Pour rappel, la Syrie a accepté mardi de placer son arsenal chimique sous contrôle international pour échapper à des frappes occidentales, conformément à une proposition russe que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis veulent faire adopter à l'ONU sous la forme d'une résolution contraignante du Conseil de sécurité.
 

Avec dépêches