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Lors de sa session organisée à Buenos Aires, en Argentine, le Comité international olympique a désigné Thomas Bach comme nouveau président, pour un mandat de huit ans. Il succède au Belge Jacques Rogge, à la tête du CIO depuis douze ans.

Grand favori de l’élection, l’Allemand Thomas Bach a été désigné sans surprise mardi 10 août comme le neuvième président du Comité international olympique (CIO), lors de la 125e session, organisée à Buenos Aires, en Argentine.

La liste des présidents du CIO dans l'histoire

Demetrias Vikelas (Grèce) 1894 - 1896 (2 ans)

Pierre de Coubertin (France) 1896 - 1925 (29 ans)

Henri de Baillet-Latour (Belgique) 1925 - 1942 (17 ans)

Sigfrid Edstroem (Suède) 1942 - 1952 (10 ans)

Avery Brundage (États-Unis) 1952 - 1972 (20 ans)

Lord Killanin (Irlande) 1972 - 1980 (8 ans)

Juan Antonio Samaranch (Espagne) 1980 - 2001 (21 ans)

Jacques Rogge (Belgique) 2001 - 2013 (12 ans)

Thomas Bach (Allemagne) 2013 - ...
 

Ce médaillé d’or en escrime par équipes, lors des Jeux de Montréal en 1976, a été élu à la majorité absolue (49 voix) dès le deuxième tour de scrutin face aux quatre autres candidats rescapés du premier tour : le Portoricain Richard Carrion (29 voix), le Singapourien Ng Ser Miang (6 voix), le Suisse Denis Oswald (5 voix) et l'Ukrainien Sergueï Bubka (4 voix).

"C'est un signe de confiance que vous m'adressez. C'est une grande responsabilité mais je mènerai cette tache en suivant mon credo: 'Unité et diversité'", a-t-il déclaré après son élection face aux membres du CIO.

D'athlète à homme d'affaires

Président du Comité olympique allemand, Thomas Bach succède pour un mandat de huit ans (renouvelable une fois pour quatre ans) au Belge Jacques Rogge, qui était en poste depuis 2001. Il avait été le premier à se déclarer candidat en mai dernier.

Cet homme de 59 ans a débuté véritablement son parcours vers les plus hautes instances du monde olympique en s'engageant dans une bataille contre le boycott des Jeux olympiques de Moscou en 1980. Alors que son pays, l'Allemagne de l'Ouest, refusait d'envoyer une délégation en Russie, il a vécu cette décision comme une profonde injustice.

"J'étais le porte-parole des athlètes de l'Allemagne de l'Ouest, je me suis battu vraiment beaucoup pour que nous puissions figurer à Moscou. Cependant, sous la pression énorme du gouvernement, le Comité national olympique céda et boycotta les Jeux", a raconté à l'AFP le nouvel homme fort de la planète sportive.

"C'est à partir de ce moment que j'ai cessé d'être athlète pour entrer dans la politique des institutions sportives. J'ai accepté de devenir membre du Comité olympique allemand parce que je voulais éviter que d'autres athlètes à l'avenir souffrent de pareille situation. Tous les sportifs ont l'ambition de participer aux Jeux olympiques et pour certains, la seule chance de le faire c'était en 1980", ajoute-t-il.

Thomas Bach est également un avocat et un homme d’affaires brillant. Il a notamment travaillé pour Adidas et Siemens. Habitué au rôle de dirigeant, il est à la tête de la chambre de commerce et d’industrie germano-arabe.

Ses différentes fonctions ne lui ont toutefois pas apporté que des éloges. Les médias allemands se sont notamment interrogés sur son juteux contrat de consultant avec Siemens, fournisseur des Jeux olympiques de Pékin en 2008, mais la commission d'éthique du CIO l'a exempté de tout conflit d'intérêt.

Le soutien apporté à sa candidature par le cheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah du Koweït, ancien président de l'Opep, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, et patron et de l'Association des comités olympiques nationaux (ANOC), a aussi été l’objet de nombreuses critiques.