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"L'ennemi de mon ennemi n'est pas mon ami"

Presse internationale, lundi 9 septembre 2013. Au menu de la presse internationale ce matin, les divisions au sein de l’opposition à Bachar al-Assad devant l’éventualité de frappes américaines et un double camouflet pour Poutine, président de la Russie.

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On commence cette revue de presse internationale en Syrie, où l’éventualité d’une intervention américaine divise l’opposition au régime.
The Guardian explique que cette intervention est attendue avec fébrilité par une partie des rebelles, mais qu’une autre partie, celle que forment les djihadistes et les islamistes, se prépare déjà à la contrer. "Nous attendons les Américains de pied ferme", déclare notamment l’un des chefs de l’État islamique de l’Irak et du Levant (Eiil), qui est une extension d’Al-Qaida en Irak. L’Eiil et d’autres, pour qui "l’ennemi de mon ennemi n’est pas forcément mon ami", relève The Guardian.
Et tandis que l’opposition continue à se fragmenter, à Damas, toujours tenue par le régime, la population oscille entre optimisme et pessimisme. Certains jours, raconte The Wall Street Journal, les Damascènes se préparent à une attaque américaine, et constituent des stocks de nourriture, de quoi survivre en cas de frappes. Ces jours-là sont des jours de ruée vers les magasins, moins pris d’assaut à d’autres moments, comme lors de ces derniers jours, lorsque la perspective de frappes sur la capitale a semblé s’éloigner.
L’éventualité de frappes ciblées ne résoudra pas la nécessité d’une solution politique, qui pourrait ressembler à celle que la communauté internationale a imaginée en Bosnie. C’est une solution en faveur de laquelle plaide Rory Stewart, un député conservateur britannique, qui expose son point de vue dans The Sydney Morning Herald. Dans cette tribune, il rappelle qu’à l’époque l’Occident se montrait réticent à intervenir parce que les peuples craignaient un deuxième Vietnam. Trois ans après le début de la guerre, l’Occident s’est résolu à intervenir, à bombarder l’artillerie des Serbes de Bosnie, et les Croates ont pu reconquérir les territoires perdus. Une fois que les Serbes furent non pas défaits mais stoppés, les Etats-Unis ont convié toutes les parties, y compris des criminels de guerre, à une grande conférence de paix. Une fois un accord de paix trouvé, 60 000 soldats furent déployés pour le faire respecter. Dans la décennie qui a suivi, les milices furent démantelées, les réfugiés revinrent et les criminels de guerre furent traduits en justice - pas un soldat américain ou britannique ne fut tué. Ce député relève toutefois une différence de taille avec le précédent bosnien : il n’y a pas d’équivalent aujourd’hui en Syrie à ce que fut l’armée croate.
En Russie, à Moscou, le maire sortant Sergueï Sobianine, soutenu par le Kremlin, a remporté hier les municipales face à l'opposant Alexeï Navalny. Ayant obtenu la majorité absolue, Sobianine est élu dès le premier tour, mais ces résultats, rappelle The International Herald Tribune, sont contestés depuis hier soir par Navalny,
Avec des résultats officiels qui le créditent de près de 27 % des voix, Alexei Navalny atteint toutefois un score que The Guardian perçoit comme un camouflet vis-vis de Poutine. Un double camouflet même, puisque l'opposant Evguéni Roïzman a obtenu quant à lui près de 30 % des voix à Ekaterinbourg, troisième ville du pays, contre 26% pour le vice-gouverneur Iakov Siline, lui aussi soutenu par le parti Russie unie de Poutine.
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