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Le pape François a mobilisé samedi plusieurs centaines de milliers de personnes à travers le monde pour prier pour la paix en Syrie et contre toute intervention, rappelant ainsi le "non" de Jean-Paul II à la guerre en Irak en 2003.

À la surprise générale, le pape François a réussi à mobiliser samedi 7 septembre des centaines de milliers de personnes à travers le monde pour prier contre toute intervention et pour la paix en Syrie.  Plus de 100 000 personnes, dont de nombreux orthodoxes et musulmans, étaient ainsi rassemblés samedi soir au terme d'une journée de jeûne et de recueillement et partout dans le monde des veillées similaires étaient organisées.

De Bagdad à Jérusalem, de Bombay à Buenos Aires, de Washington à Paris, tout ce que l'Église compte de responsables ont relayé le message énergique du pape François, y compris dans des messages téléphoniques et sur les réseaux sociaux.

En France, pays qui soutient avec force les États-Unis dans leur projet de frappes contre le régime de Bachar al-Assad, des prières solennelles se sont notamment déroulées à Lourdes et dans la basilique de Montmartre.

L'initiative a reçu le soutien des patriarches du Moyen-Orient, unis par leur inquiétude d'une extension de la guerre en Syrie et d'une poussée islamiste.

"Le retour de la papauté à une politique extérieure"

Tout au long de la semaine, le souverain pontife avait multiplié les appels, y compris sur Twitter, pour une mobilisation maximale contre toute intervention étrangère armée en Syrie. Ses efforts ne sont pas sans rappeler l'énergie de Jean Paul II en 2003 sur l'Irak, notent les analystes. Assiste-t-on à un retour à la diplomatie musclée du Saint-Siège, telle qu'elle était pratiquée sous le pape polonais, notamment concernant l'Irak et les Balkans ? "C'est le retour de la papauté à une politique extérieure qui avait disparu de la scène internationale sous Benoît XVI. C'est une victoire posthume de Karol Wojtyla", affirme pour sa part à l'AFP le vaticaniste Maroc Politi, relevant que cela a lieu au dixième anniversaire du "non" du pape polonais à l'intervention américaine en Irak.

Le pape François a eu l'habileté d'appeler le milliard de catholiques ainsi que les autres chrétiens mais aussi les fidèles des autres religions -en premier lieu l'islam - et les non croyants à adhérer à sa profession de foi contre toute intervention extérieure armée en Syrie pacifiste.

La mobilisation peut s'expliquer de plusieurs façons: l'unanimité des patriarches d'Orient à demander au Saint-Siège d'intervenir et la bienveillance des musulmans modérés, notamment en Jordanie, au Liban et en Syrie. Mais ausssi la conviction que la cause de la paix dépasse les frontières religieuses.

Avec dépêches