
Les ministres des Affaires étrangères européens, en réunion informelle avec le secrétaire d'État américain John Kerry samedi à Vilnius, ont appelé à une "réponse claire et forte" aux attaques chimiques du 21 août, imputées au régime syrien.
À l'issue de la réunion informelle, samedi 7 septembre à Vilnius, entre le secrétaire d'État américain, John Kerry, et ses 28 homologues européens, une ligne commune sur la situation en Syrie semble s'être dégagée.
"Nous voulons une réponse claire et forte" aux attaques chimiques du 21 août , a affirmé lors de la déclaration finale Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne. Elle a précisé que les ministres étaient tombés d'accord sur le fait que de "fortes présomptions" indiquaient que le régime syrien était responsable de ces attaques ayant fait des centaines de morts dans la banlieue de Damas.
itJohn Kerry n'a pas caché sa satisfaction après le discours de Catherine Ashton. "Nous sommes très satisfaits de la déclaration sur la Syrie publiée aujourd'hui à l'issue de la réunion, une déclaration forte sur la nécessité de faire rendre des comptes", a réagi le secrétaire d'État américain.
La surprise de Berlin
Pourtant, au début de la réunion, plusieurs ministres avaient affirmé qu'il était important d'attendre, pour se prononcer, les résultats du rapport des inspecteurs de l'ONU sur cette question.
Le ministre allemand, Guido Westervelle, a créé la surprise en annonçant que l'Allemagne signait à son tour l'appel à une "réponse internationale forte" lancé la veille par onze pays : l’Australie, le Canada, la France, l’Italie, le Japon, la Corée du Sud, l’Arabie saoudite, l’Espagne (qui n’est pas formellement membre mais invité permanent du G20), la Turquie, le Royaume-Uni et les États-Unis, présents au sommet du G20. L'Allemagne avait été vendredi le seul pays de l'UE membre du G20 à ne pas l'approuver, une décision qu'elle avait expliqué par le besoin de respecter le processus européen.
Cette annonce a été saluée par le ministre français, Laurent Fabius, qui a déclaré : "le fait que l'Europe est ensemble est une bonne chose". Il s'est également dit satisfait des résultats de la réunion, alors que la France était apparue isolée ces derniers jours en Europe en défendant seule le projet de frappes contre la Syrie.
Kerry et Fabius doivent s'exprimer en début de soirée
À ce propos, les ministres ont salué l'annonce faite vendredi soir par François Hollande que la France attendrait le rapport de l'ONU sur les armes chimiques avant d'éventuelles frappes. "Nous accueillons très favorablement les déclarations de François Hollande", a réagi Catherine Ashton devant la presse.
John Kerry devait quitter Vilnius dans le courant de l'après-midi pour se rendre à Paris. Il devait s'exprimer devant la presse en début de soirée avec Laurent Fabius.
Avec dépêches