
Selon le journal officiel, les autorités égyptiennes ont décidé de dissoudre l'ONG liée aux Frères musulmans, contre lesquels le gouvernement a engagé une violente répression depuis trois semaines. Une information démentie par le gouvernement.
La répression contre les Frères musulmans se poursuit en Égypte. D’ici quelques jours, les autorités égyptiennes devraient annoncer la dissolution d’une ONG liée au groupe islamiste, accusée de servir de façade à la confrérie, ont indiqué vendredi 6 septembre des sources officielles. Une information que réfute le porte-parole du gouvernement.
L’ONG l'Association des Frères musulmans, fondée en mars alors que Mohamed Morsi était encore au pouvoir, avait pour but de donner une base légale aux actions sociales de la confrérie sur le terrain. Les Frères musulmans eux-mêmes, fondés il y a 85 ans, n'ont jamais eu d'existence légale en Égypte, tantôt tolérés, tantôt sévèrement réprimés.
"Les autorités accusent l'Association des Frères musulmans de commettre des actions violentes, d'utiliser son siège social pour faire de la politique et d'y stocker des armes utilisées pour tirer sur les manifestants", a expliqué Hani Mhana, porte-parole du ministère de la Solidarité sociale. "Nous avons donné l'opportunité aux leaders des Frères musulmans de s'expliquer sur ces faits, mais ils ne sont pas venus", a-t-il ajouté.
"Cela ne changera rien"
Plus tôt dans la journée, des médias égyptiens ont affirmé que la dissolution était effective, avant que l’information ne soit démentie "catégoriquement" par le porte-parole du gouvernement, Sherif Shawky. "La décision sera annoncée dans quelques jours", a également déclaré à Hani Mhana.
Toutefois, la mesure qui viserait à faire disparaître du paysage politique égyptien les Frères musulmans, largement considérés comme des "terroristes", a peu de chances de porter ses fruits, selon Sonia Dridi, correspondante de FRANCE 24 au Caire.
"Les Frères musulmans sont habitués à travailler dans la clandestinité. Un Frère musulman m’a même déclaré que si jamais la confrérie n’était plus une ONG, cela n’allait rien changer," commente-t-elle, précisant qu'un tribunal doit se prononcer sur une éventuelle dissolution le 12 novembre prochain.
Le parti politique Justice et Liberté, issu de la confrérie, reste lui actif dans le pays.
Avec dépêches