Les grandes puissances de la planète se réunissent à partir de jeudi à Saint-Pétersbourg. Le président russe Vladimir Poutine a proposé que le dossier syrien, qui divise la communauté internationale, soit au menu des discussions.
Le différend entre les présidents Barack Obama et Vladimir Poutine sur le dossier syrien risque de reléguer au second plan l'ordre du jour économique du sommet du G20 qui se déroule les 5 et 6 septembre à Saint-Pétersbourg, en Russie.
Le président russe a ainsi proposé jeudi 5 septembre de mettre officiellement à l'agenda du sommet le délicat dossier au cours d'un dîner. "Certains participants m'ont demandé de donner le temps et la possibilité de discuter d'autres sujets très urgents de politique internationale, en particulier la situation autour de la Syrie. Je suggère de le faire pendant le dîner", a déclaré Vladimir Poutine, qui est fermement opposé à une intervention militaire en Syrie, au contraire des États-Unis et de la France.
Le sommet sera l'occasion pour les différents camps de se compter, alors que plusieurs réunions bilatérales entre partisans d'une action armée sont prévues, et qu'approche la date du 9 septembre, jour de rentrée pour les parlementaires américains qui doivent se prononcer sur une intervention militaire.
À la veille du sommet, Barack Obama a d'ailleurs profité d'une escale en Suède pour à nouveau défendre son projet d'intervention contre le président syrien Bachar al-Assad, coupable à ses yeux d'avoir utilisé des armes chimiques contre son peuple le 21 août près de Damas. La communauté internationale ne peut pas rester silencieuse face à la "barbarie" de l'attaque au gaz neurotoxique, a déclaré Barack Obama selon qui "le monde a fixé une ligne rouge" contre l'utilisation des armes chimiques.
La Russie campe sur ses positions
Les Russes, opposés à toute intervention en l'absence de ce qu'ils considèrent comme des preuves solides, campent également sur leurs positions. Vladimir Poutine a ainsi mis en garde mercredi le Congrès américain contre l'approbation de frappes en Syrie qui constitueraient une "agression" si elles avaient lieu "en dehors du cadre des Nations unies", où plusieurs pays, notamment la Russie et la Chine, s'oppposent à toute intervention.
Il a toutefois également affirmé que la Russie était "résolument" prête à soutenir une opération américaine si des preuves de l'attaque chimique lui étaient fournies.
Dans ce contexte tendu, aucune réunion entre Obama et Poutine n'est prévue, mais quoi qu'il en soit, un porte-parole du Kremlin a assuré que M. Poutine allait accueillir M. Obama et "lui serrer la main".
Le président français, François Hollande, l’un des plus fervents partisans d'une action militaire, doit de son côté s'entretenir en tête à tête avec le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, également favorable à une intervention.
Outre le dossier syrien, les participants du G20 - les principaux pays industrialisés et en développement - ont prévu d'avancer sur la croissance, les échanges commerciaux, la transparence bancaire et la lutte contre la fraude fiscale.
Avec dépêches