logo

Au Liban, la sécurité passe aussi par des applications mobiles

L’armée libanaise vient de rejoindre la liste des développeurs d’applications pour téléphone portable qui cherchent à aider la population à faire face au regain d’incidents sécuritaires dans le pays du Cèdre.

La crise syrienne n’en finit pas de déborder chez le voisin libanais. Vagues de réfugiés qui
franchissent la frontière, attentats à la voiture piégée comme à Tripoli le 23 août et “multiplication des incidents sécuritaires” pour reprendre la terminologie de l’armée libanaise : le climat au pays du Cèdre est de plus en plus pollué par le conflit syrien.

Pour y faire face, des entreprises privées ainsi que l’armée libanaise font dans le high-tech. Cette dernière propose, depuis une semaine, une application pour smartphones (iPhone et Android) censée faciliter le dialogue entre les militaires et les citoyens et favoriser la remontée d’informations sur des incidents.

Baptisée LAF (Lebanese Army Force) Shield, cette application permet aux Libanais de signaler et géolocaliser en temps réel une vaste palette de délits ou menaces. L’utilisateur peut ainsi envoyer une photo, un son ou encore une vidéo s’il est témoin d’un kidnapping, d’une attaque à main armée, voire d’un viol de frontière ou même d’une invasion armée. Il peut aussi rapporter la présence d’un colis suspect ou d’une voiture qu’il pense être piégée. LAF Shield propose également une carte des zones à risque et des régions à éviter pour des raisons de sécurité.

Mieux : une personne qui se trouverait “en grave danger” peut, grâce à un bouton “SOS”, envoyer instantanément sa localisation à l’armée. Les militaires, qui n’ont pas défini
les contours de ce qu’est un “grave danger”, ne disent pas s’ils croulent sous les appels au secours depuis la sortie de l’application. Les Libanais qui veulent bénéficier de ces services doivent fournir leur nom et leur numéro de téléphone afin, officiellement, “de réduire le risque de fausses déclarations”.

Savoir où se passent des combats

LAF Shield est peut-être la première application officielle de l’armée libanaise mais elle n’est pas la seule à tenter de réduire les risques sécuritaires liés à la crise syrienne. L'armée libanaise s'est ainsi clairement inspirée de Ma2too3a. Depuis septembre 2012, cette application propose, en effet, une carte en temps réel de tous les incidents, tels que signalés par les mobinautes, au Liban. Des petits points indiquent les incendies de pneus, les manifestations, les combats armés et autres dangers potentiels. Après s'être intéressé au Liban uniquement, Ma2too3a a élargi ces derniers mois son champ d’action et se présente comme une application qui recense tous les événements qui créent des perturbations du trafic dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

Enfin, un chef d’entreprise libanais, Firas Wazneh, développe depuis près d’un an une application qui permettrait aux Libanais de savoir à la rue près où se déroule des combats armés. “Way to Safety” identifie précisément d'où proviennent des échanges de coups de feu grâce à des enregistrements audio que les utilisateurs envoient, précise le quotidien économique britannique "The Financial Times". Mais l'application, d'après sa description sur le profil LinkedIn de Firas Wazneh, permet aussi de déterminer quelles armes à feu sont utilisées et le nombre de balles tirées en comparant les sons à une base de données créée par l'entreprise.