Après "Le voyage de Chihiro", Hayao Miyazaki, le maître japonais de l'animation, s'adresse à un public plus jeune avec la sortie de son dernier film, "Ponyo sur la falaise", inspiré de "La petite sirène" d'Andersen.
AFP - Avec "Ponyo sur la falaise", son dernier film à l'affiche mercredi, le maître japonais de l'animation Hayao Miyazaki s'adresse aux plus petits en contant l'histoire toute simple d'une amitié entre un enfant et un facétieux poisson rouge, qui provoque la colère de l'océan.
Ce film était en compétition en septembre 2008 au Festival de Venise, où Miyazaki avait reçu en 2005 un Lion d'or pour 25 ans d'une carrière jalonnée de chefs-d'oeuvre, parmi lesquels "Porco Rosso" en 1992, "Princesse Mononoke" en 1997, ou encore "Le voyage de Chihiro" en 2001.
Si le cinéaste âgé de 68 ans dit s'être inspiré cette fois de "La petite sirène", il n'a conservé du célèbre conte d'Andersen, que la curiosité de la créature sous-marine envers le monde des humains.
Peuplés d'êtres inquiétants dans le film, les fonds sous-marins abritent le règne d'un mage qui voit d'un mauvais oeil l'amitié naissante entre Ponyo, un petit poisson rouge et Sosuke, un petit garçon solitaire âgé de cinq ans.
L'enfant sauve le poisson qu'il a retrouvé prisonnier d'un étroit bocal échoué sur la plage, et désormais tous deux sont inséparables.
Doté de pouvoirs magiques, Ponyo se mue alors en une espiègle fillette pour rejoindre Sosuke, dont le papa marin, est parti au loin sur un cargo.
Insulté, l'océan se venge en provoquant un tsunami, auquel Sosuke doit faire face avec sa maman, qui travaille dans une maison de retraite.
Les admirateurs de Miyazaki ne seront pas déçus par "Ponyo sur la falaise", dont l'image conserve la trace du trait au crayon, lié aux méthodes de travail artisanales que ce défenseur de l'animation traditionnelle affectionne.
"Actuellement, on utilise beaucoup le numérique, de manière parfois excessive. Je crois que l'animation a besoin de la main de l'homme", avait-il dit à la presse, lors de la Mostra.
Stylisé, l'océan du film est très éloigné des représentations réalistes permises par l'informatique, peu utilisée pour "Ponyo", et la 3D, absente.
Ponctué par la musique de Wagner, le déferlement des vagues qui menace d'engloutir la côte, n'en est que plus impressionnant et poétique.
Si certains thèmes universels chers à Miyazaki sont absents, le film n'en célèbre pas moins la différence, la solidarité et la transmission entre les âges, brossant aussi un original portrait de mère seule, joyeuse et volontaire.