Vainqueur de l'élection présidentielle avec 77,61 % des voix, Ibrahim Boubacar Keïta a prêté serment mercredi. Il a reçu très officiellement les clés de la présidence du Mali des mains du président par intérim Dioncounda Traoré.
La passation de pouvoir s’est déroulée mercredi 4 septembre au matin, loin des caméras, au palais présidentiel de Koulouba, près de Bamako. Le président élu, Ibrahim Boubacar Keïta, dit "IBK", 68 ans, arrivé en tête au second tour de la présidentielle le 11 août, a reçu très officiellement les clés de la présidence du Mali des mains du président par intérim Dioncounda Traoré. Après les honneurs militaires, tous deux ont pris la direction du Centre international de conférence de Bamako.
Une cérémonie sobre
Costume et cravate sombres sur une chemise claire, main droite levée, Ibrahim Boubacar Keïta, a lu le serment contenu dans la Constitution malienne devant la Cour suprême. "Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi, de remplir mes fonctions dans l'intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l'unité nationale, l'indépendance de la patrie et l'intégrité du territoire national", a déclaré IBK. "Je m'engage solennellement et sur l'honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l'unité africaine", a-t-il ajouté.
Face à lui, plus d’un millier de personnes ont longuement applaudi sa première allocution. Aux premiers rangs se tenaient Dioncounda Traoré et les membres du gouvernement sortant qui ont dirigé le pays pendant 17 mois, mais aussi Soumaïla Cissé, arrivé second au scrutin du 11 août, qui avait très vite reconnu sa défaite. L'ex-président (1968-1991) Moussa Traoré, renversé par un coup d'État militaire, l'ex-Premier ministre de transition Cheick Modibo Diarra et son successeur (décembre 2012-septembre 2013) Diango Cissoko, avaient également fait le déplacement.
La grande fête est prévue le 19 septembre
Après 18 mois de crise, marqués par un coup d’État et une guerre, cette intronisation officielle d’IBK est une "journée importante dans l’ordre constitutionnel", explique Tatiana Mossot, l'envoyée spéciale de FRANCE 24 à Bamako. Une autre cérémonie d’investiture, moins formelle, est prévue le 19 septembre à Bamako. Plusieurs dirigeants étrangers ont annoncé leur présence, à l’instar de François Hollande. Le président français avait été le premier à féliciter IBK, avant même la proclamation des résultats officiels.
Les défis sont nombreux pour le nouveau président malien qui doit se mettre au travail au plus vite : reconstruction économique, réconciliation nationale ou encore reprise en main de l’armée. "On parle du nom du Premier ministre et de la formation d’un gouvernement d’ici à la fin de la semaine", rapporte Tatiana Mossot.