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Intervention en Syrie : Israël s'attend à des représailles

Alors que Washington et ses alliés envisagent de frapper Damas dans les jours qui viennent, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a promis, mardi, une riposte "violente" en cas de représailles.

"Nous ne sommes pas partie prenante dans la guerre civile en Syrie, mais si nous détectons une tentative de nous faire du mal, nous réagirons, et riposterons violemment, a d’ores et déjà prévenu le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, dans un communiqué publié mardi 27 août. L'État d'Israël est préparé à toute éventualité".

Devant l’imminence d’une frappe dirigée contre le régime syrien par Washington et ses alliés, l’État hébreu n’exclut pas une attaque provenant du régime syrien ou du mouvement chiite libanais Hezbollah, son allié.

Accusé d'avoir utilisé des armes chimiques dans sa guerre contre les rebelles, le régime syrien a promis, mardi, de se défendre en cas d'intervention. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait assuré pour sa part, fin avril, que les alliés du président Bachar al-Assad ne permettraient "pas que ce pays tombe entre les mains des États-Unis, d'Israël ou des groupes takfiri [extrémistes sunnites]".

Une riposte sur Israël peu probable

Face au risque d'escalade, une délégation de hauts responsables de la défense israélienne a été reçu lundi à la Maison Blanche. Susan Rice, conseillère pour la sécurité nationale du président Barack Obama, a rencontré dans ce contexte son homologue israélien Yaakov Amidror pour discuter notamment de la situation en Iran, en Égypte et en Syrie.

Les risques d'une telle attaque sur Israël restent néanmoins faibles, affirme Hilal Khashan, professeur de sciences politiques à l’Université américaine de Beyrouth. "Le Hezbollah ne va pas riposter dans le sud d’Israël,  a-t-il assuré dans les colonnes du journal libanais "Daily Star". Ils ne feront rien d’autres que de grands discours." L’expert croit davantage à la possibilité que l’Iran, qui soutient la Syrie, demande au Hezbollah de prendre des Occidentaux en otages au Liban dans le cas d'une attaque massive occidentale.

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Analyse de Freddy Eytan, politologue et ancien diplomate
Intervention en Syrie : Israël s'attend à des représailles

Augmentation de 300 % des commandes de masques à gaz

Les Israéliens veulent toutefois se préparer au pire. Depuis le début de la semaine, les habitants de l’État hébreu se ruent sur les masques à gaz. "Les commandes actuelles qui doivent être livrées par courrier sont supérieures de 300 % à la ‘normale’", a affirmé à l'AFP une porte-parole des services postaux israéliens qui les distribuent.

"Je n'ai pas peur de quoi que ce soit, mais les masques à gaz doivent être remplacés de temps à autre et c'est bien le moment", a déclaré à l'AFP Eli Carmon, un client d’un centre commercial de Jérusalem. Quant à Rebecca Burkat, une mère de famille, qui a fait l'acquisition d'une pile de masques pour elle et pour sa famille, elle affirme aussi qu'elle n'a "pas peur". "Je fais juste ce que je dois faire" dans ce genre de circonstances, a-t-elle confié à l'AFP.

"Les Israéliens ne paniquent pas, ils sont, hélas, habitués à ce genre d’opération mais il existe ici une certaine angoisse, explique à FRANCE 24 Freddy Eytan, ancien diplomate et politologue. Le souvenir d’avoir utilisé des masques resurgit en pareilles circonstances".

En juillet 2006, une guerre avait opposé l'armée israélienne au Hezbollah pendant 33 jours, donnant lieu au tir de milliers de missiles depuis le Liban vers l'État hébreu. Ce conflit avait fait 1 200 morts - principalement des civils - au Liban et détruit des régions entières, tandis que 60 Israéliens - 41 civils et 19 soldats - avaient été tués.

Avec dépêches