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La communauté internationale met Damas sous pression

Après l’attaque meurtrière près de Damas, où l’opposition syrienne affirme que le régime a utilisé des armes chimiques, la pression diplomatique s'accentue sur Bachar al-Assad. Londres et Ankara envisagent d'agir même sans consensus à l'ONU.

Alors que les inspecteurs de l'ONU ont entamé, lundi 26 août, leur enquête sur les accusations d’attaques à l'arme chimique mercredi dernier près de Damas, la pression s'accentue sur le régime de Bachar al-Assad. Si Damas dément formellement être responsable du bombardement chimique, les Occidentaux indiquent n’avoir aucun doute sur l’origine de l’attaque et étudient les options pour répondre au massacre.

Ainsi, Barack Obama semble se rapprocher d'une éventuelle action militaire limitée en Syrie. Le président américain a en effet mené tout le week-end des consultations au plus haut niveau à la Maison Blanche et a parlé avec ses alliés, le Premier ministre britannique David Cameron et le président français François Hollande, afin d'apporter "une réponse sérieuse" au massacre présumé dans la Ghouta orientale, près de Damas. "Les projets militaires américains en Syrie seraient voués à l’échec", a aussitôt mis en garde le président Bachar al-Assad.

Hollande : "Tout va se jouer cette semaine"

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"60% des Américains estiment que les États-Unis ne doivent pas intervenir en Syrie"
La communauté internationale met Damas sous pression

Dans une interview publiée par "Le Parisien" lundi 26 août, le président François Hollande estime que "tout va se jouer cette semaine". "Il y a plusieurs options sur la table, qui vont du renforcement des sanctions internationales aux frappes aériennes en passant par l'armement des rebelles. Il est encore trop tôt pour se prononcer de façon catégorique sur ce qui va se passer", a assuré le chef de l’Etat.

De son côté, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a affirmé sur Europe 1 qu’une réaction occidentale "va être arbitrée dans les jours qui viennent". Il a assuré qu'à titre personnel il a la conviction de la responsabilité de Damas dans l’attaque chimique présumée. "Il y a un devoir de réagir", estime Laurent Fabius et "toutes les options sont ouvertes", précise-t-il.

À la question de savoir si un refus des Nations unies à une intervention militaire pourrait être contourné, Laurent Fabius a répondu : "Dans certains circonstances, mais il faut faire très attention bien sûr, parce que la légalité internationale, ça existe".

Ankara et Londres prêts à agir "sans consensus à l’ONU"

Le chef de la diplomatie britannique William Hague est plus explicite. Il estime qu'il est "possible" de répondre à l'usage d'armes chimiques en Syrie "sans unité complète au Conseil de sécurité de l'ONU", où la Russie et la Chine bloquent toute condamnation du régime syrien. Il a toutefois refusé de "spéculer" sur le mode d'action envisagé par les pays occidentaux, dans une interview à la BBC, estimant qu'il était possible d'agir pour des raisons "humanitaires". "Nous, les États-Unis et d'autres pays comme la France, sommes très clairs sur le fait que nous ne pouvons pas permettre au XXIe siècle que des armes chimiques soient utilisées en toute impunité mais je ne peux pas détailler les options militaires pour le moment", a-t-il ajouté.

La Turquie, alliée des rebelles, s’est dite quant à elle prête à rejoindre une coalition contre la Syrie, même sans consensus à l'ONU. "Si une coalition est formée contre la Syrie lors de ce processus, la Turquie en fera partie", a déclaré ce lundi le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu.

Par ailleurs, les chefs d'état-major de plusieurs pays occidentaux et arabes vont entamer, ce lundi à Amman, une réunion de deux jours pour examiner les retombées du conflit en Syrie. La réunion "discutera de la situation et des scénarios sur le terrain, tout particulièrement après les récents développements dangereux. Les chefs d'état-major doivent avoir des discussions complètes", a ainsi déclaré le ministre jordanien des Affaires étrangères, Nasser Jaoudeh.

Cité par l'agence officielle Pétra, un responsable non identifié du commandement des forces armées jordaniennes fait état de la participation du général Dempsey, chef d'état-major interarmées des États-Unis, ainsi que des chefs d'état-major de Grande-Bretagne, de France, d'Allemagne, de Turquie, d'Arabie saoudite et du Qatar.

Avec dépêches