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Après de nouvelles allégations d'utilisation d'armes chimiques en Syrie, le Pentagone a annoncé vendredi qu'il déployait des moyens militaires dans la région, au cas où Barack Obama déciderait d'une intervention armée.

Les États-Unis ont annoncé vendredi 23 août le déploiement de moyens militaires, afin de fournir des "options" à Barack Obama si le président américain ordonnait une intervention en Syrie, par le biais de son secrétaire à la Défense, Chuck Hagel.

"Le département de la Défense a la responsabilité de fournir au président toutes les options pour faire face à toutes les éventualités" a expliqué le ministre américain, se refusant à toute précision sur les moyens militaires en question.

Le ministre américain de la Défense, en route pour la Malaisie, a immédiatement ajouté que ces renforts américains ne signifiaient en rien qu'une décision d'intervention avait été prise contre le régime de Bachar al-Assad. Il a également fait état de la

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Bombardements et combats dans la banlieue de Damas

nécessité pour les États-Unis de se coordonner avec ses alliés.

À Washington, un responsable américain de la Défense a affirmé à l'AFP que la Marine avait ordonné le déploiement d'un destroyer supplémentaire en Méditerranée, portant à quatre le nombre des navires équipés de missiles de croisière Tomahawk. Trois destroyers croisent habituellement dans les eaux méditerranéennes.

Les États-Unis réticents à intervenir

Le président américain s'est dit vendredi "profondément inquiet" des allégations d'utilisation à grande ampleur d'armes chimiques en Syrie, mais il a une nouvelle fois mis en garde contre toute nouvelle aventure militaire des États-Unis au Moyen-Orient.

"Nous voyons des gens qui réclament une action immédiate. (Mais) se précipiter pour faire des choses qui tourneraient mal, nous embourber dans des situations très difficiles, peut nous entraîner dans des interventions très compliquées et coûteuses qui ne feraient qu'alimenter encore le ressentiment dans la région", a argumenté Barack Obama.

Le plus haut gradé américain et principal conseiller militaire du président, le général Martin Dempsey, est lui aussi très réticent à l'idée d'une intervention américaine en Syrie car elle ne déboucherait pas, selon lui, à une situation favorable aux États-Unis.

Opposition de Moscou

De son côté, la communauté internationale a appelé l'ONU, dont des experts se trouvent en Syrie, à vérifier sur place les accusations de recours aux armes chimiques. Une haute responsable de l'organisation est d'ailleurs attendue samedi dans la capitale syrienne pour négocier les modalités de l'enquête.

Volant une nouvelle fois au secours du régime de Bachar al-Assad, son allié, la Russie a, elle, dénoncé une "provocation" des rebelles et jugé "inacceptables" "les appels de quelques capitales européennes à faire pression sur le Conseil de sécurité et à décider dès maintenant de recourir à la force".

Moscou a néanmoins appelé le régime Assad à coopérer avec les experts de l'ONU et réclamé aux rebelles de "garantir" leur accès aux lieux des attaques.

La Russie, l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, a jusqu'ici bloqué toutes les résolutions sanctionnant le régime de Damas auquel elle vend des armes et dont elle est l'un des derniers soutiens.

Avec dépêches