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Le groupe de Belmokhtar et le Mujao fusionnent et menacent la France

Deux groupes islamistes radicaux ayant occupé un temps le nord du Mali, dont celui du djihadiste Mokhtar Belmokhtar (photo), annoncent leur fusion et menacent de s'attaquer aux intérêts de la France.

Donné pour mort en mars dernier, traqué par les services français, le djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, alias "le borgne", court toujours. Son groupe radical, la katiba des Moulathamine (la brigade des enturbannés, en arabe), vient de fusionner avec le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), affirment les deux mouvements dans un communiqué publié par l'Agence Nouakchott information (ANI). L'authenticité du communiqué n'a pu être vérifiée mais l’ANI est un canal de communication fréquemment utilisé par les djihadistes du Sahel.

"Vos deux frères dans le Mujao et les Moulathamine annoncent leur rassemblement et leur fusion en un seul mouvement qu'ils appellent les 'Mourabitoune' [en référence à la dynastie berbère des Almoravides] pour unifier les rangs des musulmans autour d'un même projet, du Nil à l'Atlantique", est-il écrit dans le texte signé par Mokhtar Belmokhtar et le Touareg Ahmed Ould Amer, connu sous son nom de guerre "Ahmed Telmissi", qui dirige le Mujao . Ils ont également précisé avoir décidé de céder la direction du nouveau mouvement à une "autre personnalité" sans en donner le nom, selon l'ANI.
Création d'un État islamique

Cité par l'agence, Mokhtar Belmokhtar déclare que le groupe se donne pour objectif la création d'un État islamique et voit dans les récents événements en Égypte une preuve de la volonté des forces "croisées et sionistes" de détruire l'islam. Le djihadiste souligne que le nouveau groupe va concentrer ses attaques contre les intérêts français. "Nous disons à la France et ses alliés dans la région [que] les moudjahidine se sont réunis et ont décidé de vaincre vos armées et de détruire vos plans et vos projets", dit-il.
Les deux groupes armés islamistes, qui ont rompu avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont occupé le nord du Mali pendant plusieurs mois en 2012 avant d'en être chassés à la suite d'une intervention internationale dirigée par la France à partir de janvier 2013. Les deux groupes avaient revendiqué les attentats-suicides menés en mai dernier au Niger contre une base militaire d'Agadez et la mine d'uranium d'Arlit.
Avec dépêches