Sans faire de déclaration formelle, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à "faire la lumière" sur les accusations de recours aux armes chimiques en Syrie. Selon l'opposition, jusqu'à 1 300 personnes sont mortes mercredi après une attaque au gaz.
Y aura-t-il enquête ou pas ? Mercredi 21 août, alors que l’opposition syrienne accusait le régime d’avoir une nouvelle fois fait usage d’armes chimiques, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé à "faire la lumière" sur ces accusations. Cependant, faute d’accord au sein du Conseil de sécurité (la Chine et la Russie y étant opposées), aucune déclaration formelle n’a été adoptée.
Plusieurs experts en armes chimiques interrogés par l’AFP ne sont "pas totalement convaincus" que les personnes apparaissant sur les vidéos diffusées par les militants de l’opposition syrienne ait été victimes de gaz innervant (gaz sarin, par exemple). "Les personnes qui aident les victimes ne portent pas de vêtements de protection ni de masques et si c’était le cas, elles auraient été contaminées et victimes des mêmes symptômes", a assuré la directrice de Verifim, l’Institut finnois pour la vérification de la convention des armes chimiques.
Pour Gwyn Winfield, directeur du magazine CBRNe Wold, spécialisée dans les armes chimiques, "il n'existe aucune information indiquant que les médecins ou des infirmières ont succombé, ce qui laisse à penser que ce n'est pas ce que nous considérons comme du gaz sarin militaire, mais pourrait être un gaz sarin dilué", a-t-il expliqué.
Mais pour Olivier Lepick, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), interrogé par "Le Monde", "au vu des symptômes et des tableaux cliniques présentés par les victimes, cela ressemble très fortement à une intoxication par un neurotoxique. Il y a notamment l'absence de blessures physiques, les contractions musculaires, les sécrétions pulmonaires par la bouche."
De nombreux pays, ainsi que la Ligue arabe, ont demandé à ce que les inspecteurs de la commission internationale d’enquête, arrivés en début de semaine à Damas pour enquêter sur des recours présumés d’armes chimiques par les troupes de Bachar al-Assad, se rendent immédiatement sur les lieux.
qué de l’armée lu mercredi à la télévision, les autorités ont déclaré les accusations de l’opposition syrienne "nulles et non avenues et totalement infondées". "Ces mensonges visent à faire dévier la commission d’enquête de sa mission", a estimé le ministère syrien des Affaires étrangères.
Avec dépêches