Compte tenu des possibles remises de peine, la condamnation du soldat américain Bradley Manning à 35 ans de prison pour avoir transmis des informations confidentielles est une "victoire stratégique significative", estime WikiLeaks.
WikiLeaks a rapidement réagi à la condamnation le 21 août de Bradley Manning à 35 ans de prison pour avoir divulgué des documents confidentiels. Peu après le verdict, le site s'est exprimé sur Twitter : "Victoire stratégique significative dans l'affaire Bradley Manning. Le jeune soldat est désormais éligible à une libération dans moins de neuf ans". En effet, la sentence pourrait être réduite par un système de remises de peine pour bonne conduite. Si ce système lui est favorable, Bradley Manning pourrait dès lors sortir de prison après neuf ans.
Après deux mois et demi de procès en cour martiale, le soldat a donc été reconnu coupable de la divulgation de quelque 700 000 documents confidentiels au site internet WikiLeaks. Soixante ans de détention avaient été requis à l’encontre du jeune homme. Le procureur militaire Joe Morrow avait ainsi demandé à la juge Denise Lind "d'envoyer un message à tous les soldats qui envisageraient de voler des informations classifiées", en envoyant le jeune Américain pendant six décennies derrière les barreaux et en lui infligeant une peine de 100 000 dollars d'amende. Le soldat sera finalement condamné à 35 ans et renvoyé de l'armée pour "déshonneur".
Manning regrette d'avoir blessé son pays
Le soldat de première classe de l'US Army a bien reconnu avoir transmis cette masse de documents confidentiels à WikiLeaks, qui les a publiés en 2010. Bradley Manning a plaidé coupable pour une dizaine de charges, mais la juge Denise Lind l'a reconnu coupable en outre de faits d'espionnage et de fraude. Il a lui-même regretté la semaine dernière "avoir fait du mal aux gens et aux États-Unis".
"À ce moment-là, il croyait vraiment et sincèrement que ces informations feraient la différence, et il ne pensait pas qu'elles nuiraient aux États-Unis, avait ainsi plaidé l'avocat civil. Il pensait profondément que cela pourrait mettre un terme aux guerres en Irak et en Afghanistan, aussi naïve que puisse être sa position, elle était sincère".
Selon le réseau de soutien à Bradley Manning, son avocat David Coombs a l'intention de faire un appel en grâce auprès du président Barack Obama pour implorer sa clémence. Le jeune homme pourra ensuite faire appel devant la Cour d'appel supérieure des forces armées et devant la Cour suprême des États-Unis. Son jugement sera réexaminé automatiquement en appel par la Cour pénale d'appel de l'armée de terre.
Avec dépêches