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Teddy Riner : "On a la meilleure équipe du monde"

À une semaine du début des Mondiaux de judo à Rio, l'équipe de France était réunie lundi à l'Insep. Malgré une série de blessures, les judokas tricolores, emmenés par Teddy Riner, sont en confiance et affichent de grandes ambitions.

Fidèle à son image, c’est un Teddy Riner souriant et détendu qui apparaît dans le dojo de l’Insep à Paris. Le colosse de 2m03 plaisante avec ses coéquipiers, donne quelques conseils aux plus jeunes et s’amuse encore de la présence de tant de journalistes venus tout spécialement pour le voir. "Ça va, il y a assez de micros ?", plaisante-il avant une conférence de presse improvisée sur les tatamis.

Alors que les Mondiaux de judo démarrent le 26 août à Rio, au Brésil, le leader de la sélection tricolore affiche une belle confiance."C’est l’une des plus belles équipes de France que j’ai eue dans ma carrière. Je suis fier d’être à leurs côtés, affirme le champion olympique en titre des +100 kg. C’est une équipe vraiment soudée, pour moi c’est la meilleure du monde !"

Derrière cette apparente décontraction, le "gros bébé", comme il aime se surnommer, a pourtant connu de grands moments de doutes cette saison. Diminué par une pubalgie au printemps, le judoka de 24 ans a ensuite souffert d’une douleur à l’épaule gauche début juillet. Ces pépins physiques ont freiné sa préparation mais semblent aujourd’hui derrière lui : "Cela va beaucoup mieux. À partir du moment où les médecins m’ont donné le feu vert, tout allait bien. J’ai de bonnes sensations". À Rio, Teddy Riner vise un sixième titre mondial, dans la ville où il avait décroché son premier sacre en 2007. Malgré son imposante collection de médailles, le champion est loin d’être rassasié : "Je suis abonné à l’or et j’aime ça ! J’ai toujours la même faim et la même envie".

Une infirmerie encombrée

Même si le chef de file de la délégation française a quitté l'infirmerie, les médecins ont encore du travail . Plusieurs espoirs de médailles sont toujours incertains pour les mondiaux. Victime d’une entorse au genou droit la semaine dernière, Audrey Tcheuméo est venue avec des béquilles à l'Insep. Malgré ce couac de dernière minute, la championne du monde 2011 des -78kg n’est pas inquiète. "Je me sens bien et je me sens prête mentalement, assure la médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Londres. Ce n’est pas moi la fille à abattre cette année, donc je suis calme."

Ses coéquipiers Priscilla Gneto et Ugo Legrand, classés troisièmes lors des derniers JO, ont également fini leur préparation sur une mauvaise note avec des blessures au genou. Loin de paniquer, Ugo Legrand préfère y voir un avantage sur ses adversaires. "Je me blesse souvent. Cela me permet de m’arrêter plus tôt que les autres, de faire du jus et de me concentrer sur la compétition. Cela me va bien de me blesser", explique le jeune judoka de 24 ans en rigolant.

Le baroud d’honneur de Lucie Décosse

L'expérimentée Lucie Décosse n’a pas non plus été épargnée par les blessures cette saison. Touchée aux cervicales il y a quelques semaines, la judoka reprend peu à peu ses marques. Malgré la douleur, la championne olympique en titre et double championne du monde des -70 kg a la rage de vaincre. À 32 ans, elle veut clotûrer sa carrière sur un dernier sacre : "Ce sont mes derniers championnats du monde et je suis très contente. Même si ma préparation a été spéciale [en raison de sa blessure, NDLR], j’y vais pour le titre. Aujourd’hui, j’ai encore le niveau pour être championne du monde." Consciente que sa vie va changer radicalement après cette dernière compétition, Lucie Décosse ne veut rien regretter : "Je ne vais pas mourir sur le tapis, mais si je dois tout donner je vais le faire".

La championne peut en tout cas partir l’esprit tranquille. La relève française est en effet bien assurée. Médaillée de bronze à Londres et récemment vainqueur du prestigieux Tournoi de Paris, Automne Pavia est l’une des grandes chances de médaille au Brésil. À 24 ans, elle est désormais accro aux podiums : "Aux Jeux, j’ai vécu des choses incroyables avec ma médaille de bronze. Je me suis dit qu’avec une médaille d’or, cela devait être encore plus beau. Cela m’a donné envie de le vivre !". Avec une telle rage de vaincre, la France rêve de faire mieux qu’il y a deux ans à Paris. Les Bleus avaient alors décroché cinq médailles, dont quatre en or et une en bronze.