Le président américain, intervenant au lendemain de la mort d'au moins 525 personnes dans les violences en Égypte, a dénoncé la violente répression de l'armée égyptienne et annoncé l'annulation de manœuvres militaires conjointes prévues en septembre.
Au lendemain de la répression sanglante menée par l’armée égyptienne au Caire, et qui a provoqué la mort de plus de 500 personnes et blessées plus de 3500 autres dans le pays, le président américain Barack Obama a dénoncé avec force ces violences. "Les États-Unis condamnent avec fermeté les mesures qui ont été prises par le gouvernement intérimaire égyptien et les forces de l'ordre", a-t-il déclaré jeudi depuis son lieu de vacances sur l'île de Martha's Vineyard, sur la côte de la Nouvelle Angleterre.
"Nous déplorons les violences exercées contre les civils. Nous soutenons les droits universels essentiels, la dignité de l'homme, y compris le droit de manifester pacifiquement", a-t-il ajouté. Il a notamment affirmé que les États-Unis ne prendraient parti pour aucune position ou formation politique.
Le chef d’État américain a également annoncé, à la suite de ces événements, l'annulation des manœuvres militaires conjointes prévues avec l’Égypte, même s’il a tenu à rappeler les liens de longues dates existants entre les deux pays.
"Si nous souhaitons maintenir notre relation avec l'Égypte, notre coopération habituelle ne peut pas continuer comme si de rien n'était lorsque des civils sont tués dans les rues et que les droits régressent", a-t-il expliqué.
"Par conséquent, ce matin nous avons annoncé au gouvernement égyptien que nous annulions nos manœuvres militaires biennales, qui devaient avoir lieu le mois prochain", a-t-il précisé.
itCette opération, intitulée "Bright Star", se déroule tous les deux ans entre les deux pays depuis 1981. Durant plusieurs semaines, elle regroupe plusieurs milliers d’hommes. Ces manœuvres avaient déjà été suspendues en 2011 en raison du "printemps arabe". La dernière édition remonte à 2009 où plus de 1300 soldats américains avaient été mobilisés, ainsi que des contingents du Pakistan, du Koweït et d’Allemagne.
Le président n’a toutefois pas annoncé la suspension de l’aide militaire américaine envers l’Égypte qui représente 1,3 milliard de dollars chaque année.
"La relation entre les États-Unis et l'Égypte remonte à des décennies. Elle est enracinée dans notre respect de l'Égypte en tant que pays, qu'ancien centre de civilisation, et de pierre angulaire de la paix au Moyen-Orient", a-t-il ainsi tenu à souligner.
Avec dépêches