La société pétrolière publique mexicaine Pemex sera autorisée à conclure des partenariats avec le secteur privé d'après un projet de loi qui, si la réforme est adoptée, mettra fin à 75 ans de monopole d'État dans le secteur de l'énergie.
C'est un symbole vieux de 75 ans qui vacille au Mexique. Le président Enrique Peña Nieto a présenté, lundi 12 août, un projet de révision constitutionnelle qui ouvrirait le secteur de l'énergie aux sociétés privées.
Une réforme énergétique qui permettrait à la compagnie nationale de pétrole Pemex (Petróleos Mexicanos) de s'associer avec des partenaires privés pour exploiter les ressources énergétiques du pays. Le monopole d'État sur l'exploitation du pétrole et du gaz, aujourd'hui remis en cause, avait été établi en 1938 justement pour éviter que des entreprises privés pillent les réserves du pays.
Plus de 70 ans plus tard, la situation a changé. Les trois principaux partis mexicains sont d'accord sur un constat : le Mexique ne tire pas suffisament profit de sa richesse énergétique. "Au Mexique, nous produisons moins de pétrole et de gaz naturel malgré un investissement public qui a sextuplé ces 15 dernières années, pour atteindre près de 20 milliards de dollars annuels", a résumé le ministre mexicain de l'Énergie Pedro Joaquin Coldwell.
Fierté nationale
Mais pour redorer le blason énergétique du Mexique, il faut, notamment, aller explorer les eaux profondes du golfe du Mexique à la recherche de nouveaux gisements. Des opérations coûteuses qui, d'après les autorités mexicaines, nécessitent l'apport de capitaux privés. Le gouvernement promet que si sa révision constitutionnelle est adoptée, Petromex pourrait retrouver à l'horizon 2025 une production de 3,5 millions de barils de brut par jour équivalente à celle de 2004. Elle n'est actuellement plus que de 2,5 millions de barils de brut par jour.
Si tout le monde s'accorde à dire que Pemex peut mieux faire, la fin du monopole d'État est plus difficile à avaler pour certains. La nationalisation du secteur énergétique en 1938 est toujours considérée aujourd'hui comme un élément de fierté nationale, célébrée chaque année le 18 mars. Des manifestations ont d'ailleurs déjà été prévues ces prochains jours et semaines pour protester contre ce que les détracteurs de la réforme qualifient de "privatisation" des ressources publiques.
Avec dépêches