Alors que les recherches se sont poursuivies toute la nuit pour retrouver des survivants au séisme de L'Aquila, les rescapés cherchent refuge dans les villes voisines. Le dernier bilan est de 207 morts, a annoncé Silvio Berlusconi.
Plus de vingt-quatre heures après le séisme qui a frappé la région montagneuse des Abruzzes, dans le centre de l'Italie, des milliers de pompiers et de secouristes continuent de chercher sans relâche des survivants enfouis dans les ruines de L'Aquila, la capitale de la province.
La violente secousse d'une magnitude de 6,2 sur l'échelle de Richter - la plus meurtrière depuis 30 ans - a déjà fait au moins 207 morts et 15 disparus, selon un dernier bilan annoncé par le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, lors d'une conférence de presse donnée à L'Aquila. Il a précisé que les opérations de secours allaient encore se poursuivre pendant 48 heures.
"De l'espoir, on en a, mais les chances de retrouver des survivants s'amenuisent avec les heures", raconte Egidio Pero, un secouriste bénévole. Plus de 100 personnes ont été dégagées vivantes des décombres au cours de la journée de lundi, selon un bilan des pompiers.
Impossible ou presque de localiser précisément les survivants dans ce gigantesque amas de blocs de béton. Outre la pluie et le froid, le travail des sauveteurs a, par ailleurs, été compliqué par des répliques de forte intensité - 280 au total -, qui ont continué de secouer la région tout au long de la nuit de lundi à mardi.
Mardi en fin de matinée, une forte secousse a encore été enregistrée. Elle a été ressentie jusqu'à Rome à une centaine de kilomètres de là.
"Les pompiers ont dû s’arrêter à plusieurs reprises, par crainte de voir les bâtiments s’effondrer sur eux à cause des répliques", rapporte Alexis Masciarelli, correspondant de FRANCE 24 en Italie.
Aux premières heures de la journée pourtant, les secouristes, à l'aide de puissants projecteurs et de bulldozers, ont pu dégager vivants deux étudiants enfouis sous les décombres d'une résidence universitaire de la ville médiévale. Un peu plus tôt, un petit garçon avait également été sauvé.
Des dizaines de milliers de sans-abri
Les survivants affluent vers des refuges de fortunes installés à la hâte, à quelques kilomètres du centre historique ravagé. "Ils ne veulent pas rester dans la ville. Ils ont peur des répliques", rapporte notre envoyé spécial. Le séisme aurait fait 17 000 sans-abri, selon la protection civile, alors qu’en matinée, les autorités craignaient que leur nombre atteigne 70 000.
"Ce soir, on a d'abord accueilli les enfants et les personnes âgées, mais demain on devrait avoir des tentes pour toute la population", explique Paolo Diani, coordinateur du camp Mazzano.
Le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, qui s'est rendu sur place dans la journée, a annoncé que 20 camps de tentes, équipés de cuisines de campagne, allaient pouvoir accueillir 14 500 personnes. Son gouvernement devrait aussi débloquer 30 millions d'euros d'aide immédiate et le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, a annoncé l'arrivée de 1 700 hommes en renfort, dont 1 500 pompiers. Il a, en revanche, refuser l'aide des pays étrangers. "Nous sommes un pays fier qui a les moyens, a-t-il dit. Nous y arriverons seuls."
Face à l’urgence, la classe politique italienne tente de mettre de côté ses habituelles querelles mais, déjà, une polémique enfle dans le pays : quelques semaines avant la catastrophe, un scientifique de la région y avait prévu l'imminence d'un important séisme, du fait d'une concentration anormalement élevée de gaz radon dans cette zone à forte activité sismique.
Condamné pour diffusion de fausses informations de nature à inquiéter inutilement, "les déclarations du géologue ont aujourd’hui pris une importance grandissante", conclut Alexis Masciarelli.