Alors que la police évoquait une dispersion à l'aube des fidèles du président déchu Mohamed Morsi, retranchés sur deux places du Caire, l’opération a été reportée. Il semblerait que le trop grand nombre de manifestants ait été dissuasif.
En Égypte, à l’expiration le 11 août au soir de l’ultimatum lancé par le gouvernement, les services de sécurité avaient fait savoir qu’une opération de dispersion des militants fidèles à l’ancien président islamiste Mohamed Morsi était imminente. Mais l’assaut de la police annoncé pour l’aube lundi 12 août n’a finalement pas eu lieu. Selon des sources sécuritaires interrogées par Reuters, les autorités ont en effet décidé de reporter leur intervention en raison du trop grand nombre de manifestants qui ont convergé vers les sites de rassemblements.
Les militants fidèles à l'ancien président islamiste Mohamed Morsi ont en effet renforcé leurs barricades sur les deux places du Caire qu'ils occupent depuis un mois. À Rabaa al-Adawiya, des dizaines d'hommes casqués et armés de bâtons se sont regroupés dès les premières lueurs du jour pour attendre l'arrivée des forces de l'ordre. "La situation est plutôt calme. Les manifestants sont barricadés derrière des barrages faits de sacs de sable, de pierres, de fils de barbelés", rapporte Sonia Dridi, la correspondante de FRANCE 24 au Caire.
Les sources citées par Reuters n’ont pour l’instant pas précisé si les forces de l’ordre avaient prévues d’intervenir plus tard dans la journée.
itAppel à de nouvelles manifestations
En réponse aux intimidations des autorités, Farid Ismaïl, haut responsable des Frères musulmans, a dores et déjà assuré, dans la nuit du 11 au 12 août lors d'une conférence de presse sur la place Rabaa, que "le peuple égyptien poursuivrait sa révolution" pour exiger le retour de l'ancien président Mohamed Morsi. Des manifestations sont ainsi annoncées par le mouvement pro-Morsi pour lundi et mardi. Ces appels à de nouveaux rassemblements font craindre une escalade de la violence dans le bras de fer qui oppose les partisans des Frères musulmans et les nouvelles autorités.
Selon des hauts responsables de la police et du ministère de l'Intérieur cités par l'AFP, les forces de l'ordre ont déjà mis en place un plan d’intervention bien précis.La police va disperser "graduellement", en "plusieurs jours" et après "plusieurs sommations" les manifestations des partisans du président Mohamed Morsi. Les forces de l'ordre vont d'abord "encercler" les places pour permettre de laisser sortir ceux qui le veulent et ne laisser entrer personne dans le périmètre.
"Puis, les forces de l’ordre ont prévenu qu’elles useraient de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les plus tenaces", précise Sonia Dridi.
Les partisans du président issu des Frères musulmans campent sur deux places du Caire depuis sa destitution par les militaires le 3 juillet. Les autorités transitoires, qui ont proclamé la semaine passée l'échec des efforts de médiation internationaux, les ont appelés à mettre fin à leur mouvement. Mais les pro-Morsi, qui ont promis de continuer à lutter pour le retour de l'ex-président, ne veulent pas décamper.
Avec dépêches