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Démantèlement d'un réseau d'immigrés clandestins en France et en Espagne

Un réseau d'immigration, soupçonné de vendre de faux passeports européens et américains à des clandestins chinois, et de les accompagner tout au long de leur voyage, a été démantelé par les polices française et espagnole, a-t-on appris samedi.

Les polices française et espagnole ont interpellé 75 membres d'un réseau soupçonné
d'introduire en Europe et aux États-Unis des immigrés clandestins originaires de Chine, a annoncé samedi 10 août  le ministère de l'Intérieur à Madrid. Cinquante-et-une arrestations ont eu lieu en Espagne, dont celles des deux chefs présumés d'une cellule barcelonaise du réseau, et les 24 autres en France. Selon le ministère espagnol, une partie des clandestins finissaient dans la prostitution.

La police espagnole a commencé à surveiller ce réseau il y a deux ans, rapporte Henry de Laguerie, correspondant de FRANCE24 à Barcelone. Le réseau est accusé d'avoir offert de faux passeports aux candidats à l'immigration clandestine contre une somme comprise entre 40 000 et 50 000 euros. "On leur fournissait de fausses pièces d’identité et un billet d’avion. La police a retrouvé 81 passeports falsifiés de pays asiatiques comme Taiwan, la Corée du Sud, la Malaisie, le Japon, Hong Kong et Singapour", précise le journaliste.

C'est à Barcelone, véritable "porte d'entrée des immigrés illégaux", selon Henry de Laguerie, que le plus grand nombre de clandestins arrivaient : "Pour éviter d’attirer l’attention de la douane et de la police, la plupart d’entre eux se mêlaient à des groupes de touristes. Une fois à Barcelone, ils restaient en Espagne ou rejoignaient d’autres pays comme la France, le Royaume-Uni ou les États-Unis."

Des passeurs et des complices

Le réseau reposait en effet sur une organisation bien ficelée. "La composition de cette organisation, parfaitement structurée, hiérarchisée, avec son plus haut responsable installé en Chine et des cellules indépendantes opérant dans différents pays, dans le plus grand hermétisme, a compliqué l'enquête", souligne le communiqué du ministère espagnol.

"Les clandestins étaient accompagnés tout au long de leur voyage de passeurs, des hommes (...) qui connaissaient parfaitement les grands aéroports internationaux, raconte Henry de Laguerie. Le parcours de ces immigrés illégaux changeait régulièrement. Ces derniers n'étaient informés du déroulement de leur voyage qu'au dernier moment. À l’arrivée à Barcelone, des complices se chargeaient de réceptionner les immigrés et de les loger dans les appartements de la capitale catalane."

Les 81 faux passeports saisis ont été trouvés dans deux logements appartenant au réseau, à Barcelone. Dans ces logements, la police a également saisi du matériel servant à fabriquer ces documents : des ordinateurs portables, des scanners, une vingtaine de faux tampons de divers postes-frontières, une loupe électronique... Les images fournies par la police montrent aussi une arme à feu, des téléphones mobiles et des liasses de billets, en euros et en yuans, saisis lors de cette opération.

Avec dépêches